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L’éternel débat papier-numérique…

Publié le 03 novembre 2011 par Paumadou

L’éternel débat papier-numérique…Je me suis rendue compte que c’était pour beaucoup un dialogue de sourds (notamment en lisant les commentaires de cet article).

Et l’odeur ? Les sens ?
Y’en a aussi avec une liseuse.
Oui mais ça fait mal aux yeux !
Ca dépend de la technologie, avec l’eInk, c’est mieux qu’un LCD et puis ça permet au malvoyant de lire avec des gros caractères.
On peut pas tourner les pages des PDF !
Bien sûr que si, si on a une liseuse tactile !
On ne peut pas annoter, griffonner, prêter, partager…
Bien sûr que si
Et comment peut-on remplacer un bouquin physique qu’on peut maltraiter, rafistoler, montrer qu’il a vécu par un texte sur écran ?
Et peut-être qu’on n’aime pas ça, les bouquins d’occaz ?

Voilà, tout se résume à ça :  Nous n’avons pas tous le même rapport aux livres, aux textes, à la  lecture !

Certains veulent pouvoir triturer leur bouquin dans tous les sens, sentir l’odeur du papier (ou plutôt des solvants – encre, colle, etc.- ou celle de la poussière, des champignons et acides pour les livres anciens) d’autres ne supportent pas qu’on écrive dans les marges, qu’on corrige une faute sur un livre de bibliothèque (qui montre le respect porté par les lecteurs qui scribouillent les bouquins qui ne leur appartiennent pas vis-à-vis des biens communs…), y’en a qui répare les bouquins à coup de scotch (Chéri… argh !) d’autres qui font attention à ne jamais casser les couvertures, Y’en a qui achètent des brochés avec du papier canson épais comme mon pouce et doux au toucher, d’autres qui se contentent d’éditions bas de gamme, de poches d’occasion où le confort de lecture n’est pas aussi « sensible » et surtout beaucoup moins le point essentiel. Y’en a qui ne font qu’emprunter les bouquins des autres (ou de la bibliothèque)

Y’en a qui lisent partout et n’importe quoi, y’en a qui ne peuvent pas s’endormir sans avoir lu quelques lignes même quand ils sont crevés, y’en a qui lisent peu, y’en a qui liraient plus s’ils pouvaient cacher ce qu’ils lisent aux autres (harlequins, porno, romans de gare, dernière bio de Jean-Pierre Pernaud ou d’Arthur… ou Balzac l’intégrale) y’en a qui ne lisent que pour paraître dans le monde (la belle couverture blanche du dernier/futur Goncourt, l’étagère remplis des oeuvres complète de la Pléiade)

Nous sommes tous un lecteur différent des autres : le problème c’est qu’on pense tous être agressé par ces autres. Les lecteurs numériques se sentent agressés par les irréductibles du papier, alors qu’ils pensent que le numérique leur permet beaucoup de choses, accès à une nouvelle culture, facilité d’achat H24/J7.
Les gens qui ne s’habituent pas aux liseuses se sentent « forcés » ou « ringards ». Les lecteurs numériques contraints de se rabattre sur des livres papiers (par absences d’édition numérique potable – PDF uniquement – ou abordable – prix/DRM) ont le besoin de râler ou de se défouler contre les éditeurs « Papier »…

Bref, on est tous plus ou moins frustrés, on voudrait tous que les autres découvrent à quel point c’est magnifique de lire à sa manière. Le truc est là, on est TOUS d’accord sur ça : C’est magnifique de lire.

Contentons-nous de ça et respectons les habitudes et petites manies de lecture des autres. L’important c’est de lire, quel que soit le format.


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