[C’ÉTAIT NOVEMBRE]
C’était novembre de tous les vacillements
Le crépuscule n’allumait plus les lampes coutumières
Les mains tendues pour arracher un peu de leur lueur à l’obscurité
ramassaient des battements d’ailes
La mère ouvrait les bûches froides avec ses ciseaux comme ventre
de volaille pour les farcir de crépitements
on essorait du même geste le seuil et le linge
on s’inventait des voisins grandiloquents avec des feux volubiles
on leur inventait des visages et une vaisselle au tintement solennel
stupeur lorsqu’ils déclinaient leurs noms gavés de pierres et le
cimetière
comme point de ralliement
Vénus Khoury-Ghata, Où vont les arbres ?, Mercure de France, 2011, page 60.
■ Vénus Khoury-Ghata
sur Terres de femmes ▼
→ Compter les poteaux
→ Ils sont deux figuiers
→ Le caillou dans la main
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Les cheveux rouges de la mère
→ (dans la galerie Visages de femmes) le Portrait de Vénus Khoury-Ghata (+ un poème extrait de Quelle est la nuit parmi les nuits)
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