« Il était une fois, à l’entrée des artistes,
Une petite fille brune, au regard un peu triste… »
Oui, bon, je romance un peu, bien sûr, car je n’étais pas à l’entrée des artistes, j’étais au Palais des expositions à Namur, actuellement dénommé Namur Expo. Et puis je n’étais plus une petite fille déjà, j’étais une grande fille avec juste une âme de petite fille inside. C’était en quelle année déjà ? Aucune idée, genre y’a bien quinze ans j’imagine, voire plus…
Mais cette soirée restera inoubliable. Ce concert de Gérard Lenorman.
Nous n’étions pas très nombreux, pas de foule en délire, juste des amoureux de Gérard et de sa musique, posés sur des chaises, se dandinant de bonheur. Il nous a chanté ses big méga succès de la mort qui tue, avec un enthousiasme débordant. Il était tout seul face à nous, sans musicien. Juste des bandes son, qui s’arrêtaient trop vite, alors il continuait à chanter, et nous à chanter avec lui, et puis à applaudir, et puis à nous dandiner de bonheur.
C’était un chouia triste, ce concert, triste et émouvant. Joyeux aussi. Tout Gérard Lenorman, non ? Triste car ce n’était pas une salle de concert, car les musiciens avaient déserté les lieux, car on sentait un certain abandon du public (mais moi pas, na) et puis émouvant et joyeux pour les mêmes raisons, et parce qu’il adorait ça, chanter, et nous aussi, nous adorions l’écouter, et chanter en choeur.
Je n’étais pas née quand il a débuté sa carrière. Nan, j’étais pas née, vilains pas beaux que vous êtes. J’étais trop petite à l’époque de ses grands succès pour aller le voir en concert. Mais j’ai été bercée par ses chansons, moi. Il a toujours fait partie de moi, et ce concert, ben j’avais adoré.
Et puis je l’ai même revu une seconde fois en concert, après avoir réussi à échapper à une présentation de matelas et casseroles miracles. Un super concert aussi. Tiens, ça existe toujours, ces voyages en car moyenne d’âge 102 ans, avec présentation-arnaque puis spectacle, visite ou concert ensuite ? J’ai fait ça plein de fois durant mon enfance, et ce voyage avec Gérard, c’était la dernière fois.
Et j’ai même tenté, y’a quelques mois, de gagner des places pour son concert au casino d’Ostende avec une super nuit d’hôtel en prime. Mais j’ai pas gagné. Je gagne jamais aux concours, c’est l’enfer.
Bref, j’aime Gérard Lenorman depuis mon premier cri, voilà.
Alors, dès que j’ai appris la sortie de cet album de duos, je l’ai vouluuuuuuuuuuuuuuu. Déjà, moi, j’adore les duos, ça apporte toujours un plus à un titre, un bonus, une nouvelle âme.
Et ce matin, dès l’aube, savoir à 6h25 (car c’est bien connu que, quand on conge neuf jours durant, on se réveille neuf jours durant à 6h25, sans réveil, mais que quand on rebosse et qu’on doit se lever à 6h25, savoir demain, on ne se réveille pas et c’est l’enfer, enfin ce sera l'enfer, pour sortir du lit), j’ai écouté.
J’ai redécouvert tous ces titres connus, dont mes chouchous d’amour : Si tu n’me laisses pas tomber, Le petit Prince, Il, Les matins d’hiver, Quelque chose et moi… Bien sûr, il manque plein de morceaux sublimes, qui me font rêver à un double album, avec plein d’autres duos… Car de Gérard Lenorman, il ne faut pas se contenter d’écouter les incontournables, Si j’étais président ou La Ballade des gens heureux (même si pour une fois que quelqu’un sait faire la différence entre ballade et balade, ça fait du bien). Il faut se plonger dans La clairière de l’enfance, dans Montfort l’Amaury, dans Soldats ne tirez pas…
Grâce à cet album, j’ai pu découvrir combien la voix grave et douce de ce chanteur se marie à merveille avec celle de Maurane, petite note belge de ces duos, avec celles, brunes et ténébreuses, de Florent Pagny, Grégoire, Roch Voisine, Patrick Fiori et Stanislas, avec celles, exotiques, de Tina Arena et d’Anggun. Et pourtant, parmi eux, certains m’insupportent totalement, mais là, en duo, ben je les aimerais presque. Et puis, cette douce voix, qui est-ce déjà ? Joyce Jonathan. Waw, trop belle, cette version de Quelque chose et moi.
Une réussite que cet album, qui laisse présager une jolie tournée pour les 40 ans de carrière de Gérard en 2012. 40 ans, tiens tiens tiens…
En ce dimanche, donc, je n’ai pas lu au lit, j’ai écouté de la musique, et c’était fabuleux.
Seul bémol, ce message sur l'officiel, et ça c'est totalement regrettable :