Youkiya Amano
De quel droit Israël qui n’a jamais ratifié le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) se permet-il de dire qu’il bombardera l’Iran ? Or, Téhéran l’a signé et, selon l’article X (10) du traité, peut invoquer son droit de se retirer. Les pays parties au TNP se sont dotés d’un outil de contrôle complètement esclave des États-Unis, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) comme condition à la coopération nucléaire à des fins pacifiques. Ces garanties sont un des moyens qui permettent à l’AIEA qui ne fait pas son travail en ce qui concerne l’Iran, en restant sur des supputations aussi ridicules que pathétiques. Ambiance.
Après la Libye, les prédateurs veulent continuer leurs œuvres macabres en vue de remodeler le monde à leur image, en détruisant tout sur leur passage, piller les ressources et profiter de tous les contrats de reconstruction. Face au silence assourdissant et de cathédrale des médias qui avalisent comme un seul homme les salmigondis de l’AIEA, il faut dire ce qu’on reproche à l’Iran et qui ne peut constituer une preuve de fabrication de bombes, seulement pour les faibles d’esprits malléables et corvéables à souhait.
A peine arrivé, le japonais Youkiya Amano, président de l’Agence internationale de l’énergie atomique, a pondu un rapport….qui existait déjà sous son prédécesseur, l’Égyptien Al Baradei, sur les activités nucléaires iraniennes. Ses allégations selon lesquelles la réponse de l’Iran à son premier rapport n’était pas convaincante ni satisfaisante, n’ont aucun sens. C’est de l’esbroufe. Un haut responsable nucléaire iranien avait affirmé que Téhéran allait évidemment répondre de manière explicite et sans ambages au second rapport du patron de l’AIEA en se basant sur les aspects scientifiques et technologique.
Selon les allégations mensongères de l’agence, Téhéran envisageait de mettre sur pied, 164 centrifugeuses de nouvelle génération allait bientôt être installée dans le cadre du programme nucléaire iranien et elles entreraient dans la phase de production une fois terminés les tests nécessaires. Des annonces tous azimuts qui n’apportent aucune preuve mais un procès d’intention et une entrée par effraction dans la tête des autorités iraniennes.
Selon l’AIEA, des informations « crédibles » montrent que l’Iran a mené des activités liées au développement d’armes nucléaires. L’Agence poursuit: « Ces informations indiquent que l’Iran a mené des activités en vue de mettre au point un engin explosif nucléaire ». Et subitement, l’AIEA indique qu’après une évaluation stricte, globale et fiable des informations en sa possession, elle croit que l’Iran avait mené, de manière « organisée et systématique », des activités « spécifiques aux armes nucléaires » au moins jusqu’à la fin de l’année 2003, selon le rapport. Vous avez bien lu, avait mené. Donc, comment est-il possible qu’il n’ait pas encore la bombe, 8 ans après ? S’appuyer ensuite essentiellement sur le conditionnel dans un rapport, c’est bien la preuve que rien n’est prouvé. C’est ce que fait l’AIEA.
Tiens, hier, BFMTV a fait un reportage sans objet « l’Iran nucléaire: les doutes deviennent certitudes ». Du grand art en matière de désinformation, du journalisme de caniveau sans aucune connaissance mais des suppositions. Prendre pour argent comptant les dires de l’AIEA, c’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité. Surtout lorsqu’on n’oublie de mentionner intentionnellement que la Birmanie, depuis plus d’un an, refuse catégoriquement l’accès à ses sites nucléaires supposés, à l’AIEA. Pourquoi n’entend-on pas les puissances se plaindre ? Ce complot contre l’Iran risque de se transformer en une guerre sans fin au Moyen et Proche-Orient.