Non, ce n’est pas le concept du brunch en lui-même qui le titille, mais plutôt la manie parisienne de faire payer au même prix qu’un entrée-plat-dessert (voire bien plus en fait) , un peu de pain et de confiture, accompagné d’œufs, charcuterie, salade et autre frugalités salés précédent une ribambelle de bouchées sucrées, délicieuses certes mais sans réel intérêt gastronomique. Car avouons-le : même de bonne qualité, un brunch n’est jamais vraiment transcendant. Rien qu’on ne puisse trouver dans la première boulangerie venue ou qu’on ne puisse cuisiner en moins de 10 minutes si tant est qu’on se soit donné la peine d’être passé chez l’épicier auparavant.
Et pourtant, je dois confesser un engouement certain pour le brunch.Pourquoi ?
D’abord par effet de mode et parce que c’est exotique c’est vrai.
Petite fille, il était inenvisageable de commencer une journée autrement que par un bol de Nesquik accompagné de pain/croissant/rice krispies (rayer la mention inutile) et d’un fruit. L’idée de transgresser cette habitude érigée en modèle nutritionnel par des générations de médecins désireux d’assurer la pérennité de l’espèce me donne l’impression fallacieuse, mais largement suffisante à mon bonheur, de m’engager sur des sentiers nouveaux. Il faut dire également que de nombreuses séries américaines ont largement répandu le concept auprès de notre génération (perdue), celle là même qui a grandit avec en fond sonore et visuelle un Amérique toute puissante et omniprésente.
Ensuite par effet de groupe. On pourrait appeler ça l’instinct de socialisation. Voir les quatre grues de Sex & the city entamer chaque dimanche par un brunch entre filles te fait ré-envisager ta gueule de bois solitaire au fin fond de ta tanière sous une perspective nouvelle. On dira ce qu’on voudra, mais s’imposer un quelconque événement social le dimanche matin (mais pas trop tôt quand même hein, grasse mat’ oblige) permet de ne pas se laisser aller à une flemmardise aigue et combine deux activités essentielles au bon déroulement de toute journée d’inactivité : manger et parler pour ne rien dire entre amis.Et si pour cela il faut payer son tribu à la confrérie de la restauration parisienne, ainsi soit-il.Il suffirait, me direz-vous, d’inviter les dits amis chez soi pour résoudre le problème, mais soyons honnête : par les temps qui court plus personne n’habite sur Paris ma bonne Lucette, et l’excentration inexorable de la populace vers la lointaine banlieue implique qu’une invitation revient à pénaliser lourdement par de longues heures de transport l’un ou l’autre des participants, sans compter que (quand on n’a pas d’enfant) on a rarement le courage de se lever aux aurores et de développer l’énergie suffisante à la mise en état d’un appartement ravagé par une semaine de cohabitation de 2 fennecs sur pattes.J’avoue donc passer outre le caractère rapport qualité-prix souvent malheureux des brunchs parisien, pour me concentrer sur l’ambiance du lieu, l’originalité du contenue de l’assiette, la qualité des produits, et le placement relatif par rapport à la concurrence en ce qui concerne l’aspect pécuniaire.A venir donc, des adresses de brunch sur Paris, honteusement chères mais divinement bonnes.Et toi lecteur : tu fais quoi de tes dimanche matin ?PS : La première photo a été prise at home, lors d'un de nos fameux brunch faits maison... comme quoi le plus simple est souvent le meilleur. Les photos ci-dessus ont été prises lors d’un brunch chez Anne, brunch mythique puisque recommandé de longue date par Xavier et Bérangère (ventres sur pattes parmi les ventres sur pattes et sur qui on peut toujours compter pour tester une bonne adresse gastronomique). Je vous reparlerai de chez Anne d’ici peu.