Magazine Journal intime

Réaliser

Publié le 11 novembre 2011 par Mirabelle

Mon cher Victor,

Maintenant que l'échographie des 12 SA est passée (et bien passée !), Chéri et moi commençons ce que j'appelerai "notre marathon de l'annonce". Avant de crier sur tous les toits la grande nouvelle (c'est à dire sur les réseaux sociaux)... C'est quoi, les réseaux sociaux ? Oh, tu m'embêtes, c'est trop compliqué ! Donc, nous entreprenons le futur papa et moi-même, future maman (youpiii !), d'inviter notre amie X, la meilleure copine Y, de faire le tour de la famille (la grand-mère, l'oncle), en brandissant l'échographie, de révéler la bonne nouvelle dans le cadre professionnel... Bref, un peu tous les jours, je prononce les mots fatidiques : "Je suis enceinte", "J'attends un enfant", "Non, cela n'a pas traîné, nous avons été très efficace, deux mois à peine", "Je suis enceinte de presque trois mois", "Je viens de faire l'échographie, tout va bien, Bébé aime se mettre sur le ventre". Et tandis que je les dis, à voix haute, je m'étonne : est-ce bien moi dont je parle ?

Eh oui, c'est moi. C'est bien moi. Je vais être mère. Je suis enceinte. J'ai un foetus de 7,7 cm dans l'utérus. Il a déjà l'air d'un mini-bébé (d'un mini-Chéri dirais-je). C'est bien à moi que s'adressent les : "C'est pas vrai, Mirabelle, tu nous fais un petit ?", "Je suis très contente pour vous deux, vous êtes un si beau couple !", "La maternité, c'est la plus belle chose de la vie, tu vas voir !", "Et tu comptes accoucher où ?", "Tu veux allaiter ?", "Et le bazar de ton bureau, tu vas le mettre où ?". Parfois, cela va trop vite, je m'entends répondre "Je n'y ai pas encore réfléchi, on attendait la première échographie", "Je ne sais pas trop...", "Quand j'y songe, il y a tant de choses à penser !".

Parfois, je me regarde, comme en-dehors du cadre, je m'attendris devant cette jeune fille... Cette femme, Mirabelle, cette femme ! 28 ans l'année prochaine tout de même ! Oui. Cette femme, donc, qui s'extasie devant la première photo de son enfant, qui se touche le ventre, l'observe sous toutes ses coutures dans la glace, qui traque d'éventuelles ressemblances, espère un petit brun. Je regarde cette future maman qui n'en revient pas, n'en revient pas que ce soit elle, qu'elle soit capable de cela, d'avoir un enfant qui grandit dans son ventre.

Je réalise.

Un peu tous les jours.
Je réalise à mon rythme.
Je réalise que cela m'arrive à moi.

Enfin.


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