Passagers mystères

J'ai reçu un coup de fil ce matin. C'était mon supérieur. Quoi que j'en dise ou que j'en pense, si mon employeur me téléphone à la fin de la semaine, généralement, c'est pour m'offrir un voyage.
J'espérais que ce soit un nolisé de quelques jours pour changer. Et ce sera le cas. Je pars demain matin pour Québec (oui, encore) avec des passagers « mystères ».
Puisque je connais bien le lieu de l'embarquement, point. Je dois me rendre au 475, rue des Pins Ouest à Montréal et le départ est prévu pour 10h00. J'ai déjà vérifier l'endroit. Pas tellement d'espace pour se garer en double en tout cas.

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C'est le stade Percival - Molson de l'université McGill. Il est situé à proximité d'un l'hôpital de renom, le Royal-Victoria. C'est ce même édifice qui m'avait reçu en novembre 2005 pour avoir subi quatre (4) pontages coronariens.

Hôpital Royal-Victoria

Grâce à un personnel dévoué et compétent, ma vie ne tenait qu'à un fil et pourtant, elle a été sauvée. Je n'avais été hospitalisé que sept jours au total et la balance de ma convalescence, je l'avais passé à la maison. 
J'avais quitté l'hôpital avec pour seul aide un coussin en forme de coeur. Il agissait comme une béquille. Un support moral et physique. Un gentil souvenir en quelque sorte et j'avoue qu'il m'a effectivement bien soutenu pendant mes déplacements, même les plus limités.
Quoi qu'il en soit, demain matin lors de l'embarquement, je serai bien obligé de me souvenir de ce passé douloureux. Car se faire ouvrir la poitrine pendant près de huit heures n'est pas s'en douleur. Surtout au réveil. 
Néanmoins, cela a fait exactement 6 ans jour pour jour aujourd'hui. Le 10 novembre 2005, les médecins signaient mon admission à Charles Le Moyne et quelques jours plus tard, soit le  17 novembre, à 8 heures du matin, j'étais étendu sur la froide table grise de la salle d'opération et profondément endormi.
Aujourd'hui, je repense malgré moi à ce fameux jour. L'hiver allait bientôt frapper officiellement à nos portes et le cardiologue attaché au Royal-Victoria tentait de rafistoler ma vieille pompe usée par la négligence et les maladies cardiaques reliées à ma famille, du côté maternel. 
Mais tout cela fait partie du passé désormais. Pour remédier à d'éventuels problèmes, je suis malheureusement contraint à prendre des médicaments - matin et soir - pour le reste de mes jours. C'est le prix fort à payer pour garder un minimum de santé.

Loews le Concorde, Québec

Donc demain matin, je dois les amener à Québec. Je ne connais pas encore la destination finale mais le contrat stipule que je vais dormir à l'hôtel Loews le Concorde. Il est à deux pas à peine de la porte Saint-Louis. C'est l'un des plus luxueux après le Château Frontenac.

L'une des magnifiques chambres

Peu importe. Demain soir, je serai dans l'une des magnifiques chambres de cet établissement. Le seul problème, c'est le stationnement du car. J'ignore à quel endroit je pourrai le garer sans recevoir une contravention. Je sais que la ville est rapide pour les billets de stationnements.

Le restaurant rotatif situé au sommet de l'hôtel

Mais la question n'est pas là. Maintenant que je connais le lieu exacte de l'embarquement, je ne sais toujours pas qui montera à bord. Des étudiants de l'université ? Des enseignants affiliés à McGill ? Des joueurs de l'équipe de football les Alouettes de Montréal ?

Les Alouettes de Montréal

Et bien si c'était le cas pour la 3e option, je me promet alors de ne pas oublier d'apporter mon calepin pour une séance d'autographes en règle. Ben quoi ? Je ne vais quand même pas rater une occasion pareille, non ?
Et si c'était pas eux finalement ?
Je vous laisse sur deux images à couper le souffle. À vous de juger...

Une nuit mouvementée

Vue surprenante de Québec à partir d'une des chambres
de l'hôtel Loews le Concorde