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La flamme de Vimy

Publié le 11 novembre 2011 par Fbaillot

Voici ce que j'ai déclaré ce matin au monument aux morts, à l'occasion de la commémoration de l'armistice de 1918.
Le 11 novembre 1918, à 5h15 les combats de la Première guerre mondiale ont cessé. Le cessez-le-feu effectif n'a été appliqué qu'à 11 heures. Les volées de cloches et les sonneries de clairons ont annoncé un peu partout la fin de la guerre.
Le traité d'armistice est conclu entre les alliés et l'Allemagne, pour une durée de 36 jours. Il a été renouvelé jusqu'à la signature du traité de paix de Versailles le 28 juin 1919.

Le 11 novembre 1919, pour le premier anniversaire de cet armistice, est institué un moment de recueillement, la minute de silence. Cette tradition que nous venons de perpétuer s’est répandue dans de nombreux pays. Partout, elle remplace la prière religieuse traditionnelle par une formule compatible avec les principes de la laïcité.
De même, la tradition de la tombe du Soldat inconnu tué au combat dont on ignore le nom et quelquefois même la nationalité est née de la Première Guerre mondiale et se retrouve dans de nombreux pays.

On le sait, cette guerre a commencé le 3 août 1914 avec l’attaque de la Belgique et le premier exode massif de civils belges traversant notre région pour se diriger vers Paris. Le 31 août, les Allemands occupent Arras. Mi-septembre, après la bataille de la Marne, les troupes françaises et britanniques reviennent vers le littoral pour tenter de déborder par le Nord l'adversaire dans une manoeuvre appelée : " la course à la mer ". La première " bataille de l'Artois " a lieu du 1er au 26 octobre 1914, à Ablain-Saint-Nazaire. Après la chute de Lens, le 4 octobre, les combats s’engagent à Lorette.
Les deux armées épuisées commencent alors à s'enterrer dans les tranchées, face à face, le long d'une première ligne de front, tout au long de l'hiver 1914 -1915, très rigoureux, dans la boue, le froid, la neige et l'horreur quotidienne. On peut encore voir des éléments de ces tranchées à Lorette et à Vimy, à côté des 35 000 tombes du mémorial national de Lorette.
Les assauts continuels contre le plateau d'Ablain, contre Carency coûtent des milliers de victimes.
Le 9 mai 1915, le général Joffre déclenche la deuxième « bataille de l’Artois » à Carency, à Neuville Saint-Vaast et sur la crête de Vimy. Les combats font des dizaines de milliers de victimes françaises, mais aussi anglaises et canadiennes, et bien entendu allemandes. Les différentes offensives provoquent de lourdes pertes, mais ne permettent pas d’avancées, ni d’un côté, ni de l’autre. La guerre de tranchées se poursuit, dans la boue, le froid et la fatigue.
En avril 17, commence la troisième bataille de l’Artois. Les Canadiens reprennent Vimy, les Allemands évacuent Lens, et se replient sur la ligne Hindenburg, en laissant près de 200 villages dynamités. Les premières troupes américaines débarquent à Boulogne en juin.
En mars 1918, les Allemands déclenchent une attaque de la dernière chance et bombardent le coeur de Béthune. En juillet, la grande offensive alliée provoque la retraite allemande, et le 16 octobre tout le territoire de notre région est libéré.

Le Nord et le Pas-de-Calais ont payé un lourd tribut à ce premier conflit mondial. Et aujourd’hui, il est essentiel que nous maintenions le souvenir de ces combats, de l’héroïsme de nos soldats, de l’engagement des forces alliées pour libérer notre sol, mais aussi de l’absurdité de ces destructions, de ces morts civils et militaires.

Je trouve à titre personnel que la volonté de rassembler à l’occasion du 11 novembre notre hommage aux morts de toutes les guerres sur notre sol et dans les opérations extérieures est tout à fait positive. La disparition des derniers survivants de ce conflit, dont nous fêterons le centenaire dans deux ans, nous oblige à renouveler la dimension symbolique de cette journée.
Votre présence nombreuse, et notamment celle des plus jeunes d’entre nous pour cette cérémonie, montrent que nous n’oublierons pas. Le 11 novembre doit nous permettre chaque année d’entretenir la flamme de tous ceux qui sont morts pour défendre notre pays, notre identité, notre unité.
Les guerres ne sont jamais justes. Mais n’oublions pas qu’aujourd’hui encore, 8000 de nos soldats sont déployés en Afghanistan, en Afrique, au Proche-Orient, dans les Balkans, et qu’ils continuent de payer un lourd tribut à l’implication de notre pays pour la paix. Ensemble, nous nous engageons à perpétuer le souvenir de ces sacrifices qui ne doivent pas être vains.


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