Magazine Journal intime

Trop de marche blanche tue la marche blanche

Publié le 12 novembre 2011 par Anaïs Valente

Moi j’ai connu le terme « marche blanche » au moment de l’affaire Dutroux.  Une marche rassemblant plein plein de gens, pour rendre hommage aux victimes de ce pédophile. 

J’ai donc toujours cru qu’une marche blanche servait à rendre hommage à une victime de bourreau, victime innocente, entraînée dans un tourbillon de violence et de mort totalement par hasard, sans n’avoir rien demandé à personne, sans avoir agi en quoi que ce soit.

Une marche blanche, blanche comme l’innocence, la pureté et bien souvent l’enfance.

Plus  particulièrement, la marche blanche liée à l’affaire Dutroux était également une manifestation silencieuse contre ce drame, et sans doute aussi contre la façon dont l’enquête sur les disparitions avait été menée.

Bref, pour moi, une marche blanche doit rester exceptionnelle, afin de marquer les esprits et de donner un signe fort.

Or, depuis quelques années, on voit fleurir des marches blanches à chaque occasion.  Si je peux comprendre la détresse des familles et proches lorsqu’un drame ignoble se produit, familles et proches pour lesquels l’événement tragique est unique, je reste persuadée que trop de marches blanches a fini par tuer la marche blanche, et lui enlever l’impact qu’elle avait il ya quinze ans.  Il y en a tant qu’on n’y prête plus attention désormais.

Et si la marche blanche vire au gris ou, pire, au noir, avec des cris, des protestations et de la violence gratuite, si la marche blanche n’est pas en hommage à une victime innocente, moi je dis que ça ne doit pas s’appeler une marche blanche.  Tout simplement.


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