Le Jardin d’Hiver – Dillies & La Padula

Publié le 14 novembre 2011 par Berenice


De nos jours, dans une ville anonyme, où la verticalité des bâtiments répond à la pluie qui tombe sans cesse...
Sam traîne sa vie entre un boulot minable et un appart' miteux. Seule sa relation avec Lili apporte un peu de beauté dans son quotidien.
Mais pourtant le jeune homme a du mal à s'ouvrir à elle : il n'aime pas se lier avec les autres. Ne serait-ce que discuter avec ses collègues ou ses voisins.
Et puis, un soir, une fuite l'oblige à franchir le pas...
J'aime beaucoup Renaud Dillies.
J'avais rencontré un jour Sumato, l'un de ses albums, sous les néons blafards d'un Cultura. Je l'avais dévoré debout, selon mon habitude, et (comme parfois) je me suis retrouvée les larmes aux yeux dans la grande surface. Si bien que lorsque j'ai croisé son auteur au Festival de la Bande dessinée d'Angoulême, je lui ai demandé une dédicace. Et ainsi, trois années d'affilée, j'ai collectionné ses dessins. C'était une sorte de rendez-vous sacré pour moi
Ses albums mêlent toujours mélancolie et musique, et sont toujours emplis de poésie. Par contre, les scénarios sont souvent très légers, et laissent la part belle aux atmosphères et aux sentiments qui prennent la largeur des planches pour s'exprimer.
Le Jardin d'Hiver ne fait pas exception, pourtant ce n'est pas Dillies qui est l'illustrateur, mais Grazia La Padula.

Pourquoi je recommande Le Jardin d'Hiver

Déjà, le design est intéressant. Je n'aime pas ces trognes déformées, ces couleurs brun-gris délavé qui sentent la déprime et les remugles d'arrière-cour, mais le dessin sert efficacement le propos. L'ambiance est tout de suite posée. Je suis sûre que pour certains, la couverture va tout de suite vous attirer, alors que pour d'autres, dont je fais partie, elle pourrait au contraire rebuter, mais passez outre, pour l'histoire.
Le scénario est peut-être faiblard, avec de surcroît un personnage principal apathique, sans désir, mais de quelle maestria Dillies sait-il faire la preuve dans la description des sentiments, et dans la trouvaille des petits instants de magie du quotidien, qui donnent toute la valeur de la vie !
C'est rien que pour cela que je vous invite à lire cet album : pour l'émerveillement. Pour le soleil après la pluie. Pour la beauté du premier pas hors du chemin tout tracé

Les quatre premières planches