Diptyque photographique, G.AdC
IMPOSSIBLE
Je ne pourrais, à moi seul,
porter un piano
(à plus forte raison ―
un coffre-fort).
Ni coffre, ni piano, mon cœur,
mais comment le porter,
si je le reprenais.
Les banquiers le savent :
« Nous, les riches sans limites,
nous remplissons les coffres. »
J’ai déposé
l’amour
en toi ―
j’ai caché une richesse dans du fer ―
et je flâne,
joyeux Crésus.
Peut-être,
si l’envie m’en prend,
je retirerai un sourire,
un demi-sourire,
ou moins encore,
et à la fête avec d’autres,
après minuit, je claque
une quinzaine de roubles de petite monnaie lyrique.
Vladimir Maïakovski, J’aime | Вхутемас [1922], in L’amour, la poésie, la révolution, Adresses à Vladimir, Le Temps des Cerises, 2011, pp. 60-61. Choix de poèmes et traductions d’Henri Deluy. Illustrations d’Alexandre Rodtchenko.
VLADIMIR MAÏAKOVSKI
Source
■ Vladimir Maïakovski
sur Terres de femmes ▼
→ Maïakovski au ciel
■ Voir aussi ▼
→ (sur Terres de femmes) 18 septembre 1921 | Marina Tsvétaïeva (À Maïakovski)
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