Et voilà que ça recommence! Chaque fois que je sors, qu’un rayon glisse sur mon visage, je tends les mains vers le ciel pour attraper la lumière. Osti de mois de novembre, qui me ramène à l’état végétatif. J’ai l’impression d’être comme ces rangées de plans de tomates que je sème au printemps et qui tendent leurs têtes assoiffées vers la lumière. Les jovialistes diront que c’est beau l’hiver, pis que les sports d’hiver c’est agréable, que c’est pas bien de chialer contre la température. Que de ça ne changera rien à l’état des choses. Que plus on en parle pire c’est. Et les jovialistes auront raison! J’suis rien qu’une maudite chialeuse! Je promets aux jovialistes de bien profiter de la vie, de ne pas m’encabaner, de sortir souvent, de voir des gens, de sourire, d’enfiler mes raquettes à la première neige, ou de faire un bonhomme si y’en a pas assez épais, de faire des feux de foyer, de lire des bons livres, de faire des pâtisseries de Noël, de me brasser les fesses en écoutant «Baby it’s cold outside», d’accrocher des guirlandes, de manger des tites bouteilles de chocolat noir fourré au Cointreau, d’aller jouer avec le chien en pleine tempête, pis d’avoir les joues rouges! Oui j’en fais la promesse.
Mais là, tu suite à soir. J’ai l’impression qu’il est dix heures. J’ai perdu l’appétit. Je sèche deboutte. Ça fait que je me permets un très senti : osti de saint-ciel de jéritole de viarge de tabarnak de mois de novembre de marde!