Magazine Journal intime

L'Élite

Publié le 15 novembre 2011 par Semie
Fillette est en 6e année. Au Québec, c'est la denière année du primaire. L'an prochain, elle commencera son secondaire (5 ans).
Dans notre région, il y a un immense choix d'écoles secondaires. Des écoles privées coûteuses, des programmes spécialisés peu coûteux, et le secondaire régulier. Il y a des programmes pour tous : les férus d'informatique, les acteurs en herbe, les athlètes, les matheux, les amateurs de plein-air et de cirque, bref, pour tous les goûts.
Hier soir avait lieu la rencontre de parents (le sales pitch) dans un des collèges les plus prisés du Québec (oui oui, de toute la province, pas seulement de notre région).
Fillette veut aller dans une école qui offre le programme spécialisé en arts.
L'Homme ne veut rien savoir. Il veut qu'elle aille où on a eu la rencontre (le sales pitch) hier.
Ça promet.
Ce collège accepte plus de garçons que de filles.
Ce collège n'offre que le programme enrichi.
L'Homme est convaincu que l'éducation y est supérieure.
Ce collège coûte 4 000 $ par année. Bien sûr qu'ils vont nous dire qu'ils en font plus qu'ailleurs. (Je l'espère bien, au prix qu'on va peut-être payer!!)
Je ne suis pas convaincue que ce soit le bon endroit pour Fillette, mais ça, c'est une autre histoire.
Bref, revenons à notre sales pitch.
Ça faisait 5 minutes que le discours de promotion de l'établissement était commencé. La salle était remplie de parents anxieux (à part moi) qui veulent tout faire pour que leur enfant aille à cette école. Je zieutais les sacs à mains surdimensionnés, soupçonnant la présence de quelques enveloppes brunes.
Tout à coup, le responsable de l'établissement dit dans le micro : J'en vois qui sourissent dans la salle.
Ah oui. Nous sourissons, vous sourissez, ils sourissent.
Je me penche vers l'Homme.
Maman pieuvre, les dents serrées : Il a dit sourissent.
L'Homme, feignant de ne pas avoir entendu : Quoi?
Maman pieuvre, écarquillant les yeux : Il a dit sourissent.
L'Homme : Ah...
Maman pieuvre : On va payer 4 000 $ par année pour l'envoyer dans une école où ils savent pas parler??
L'Homme : Ben lui c'est pas un prof...
Maman pieuvre : Euh... on s'en fout! Il représente le collège et c'est la rencontre de parents. C'est la première impression qu'on a de l'établissement. Il pourrait faire un effort!
Vous savez comment je suis avec la langue française. Ce collège se vante de n'accepter que l'élite en ses murs.
Ils devraient commencer par joindre la parole aux gestes et recruter du personnel qualifié.
C'est tout ce que j'ai à dire de cette école. Si Fillette veut y aller, je vais l'appuyer, c'est certain. Mais de prime abord, je ne suis pas impressionnée.

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