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Prix Unique du Livre Numérique : Impossibilité (cas pratique)

Publié le 16 novembre 2011 par Paumadou

Prix Unique du Livre Numérique : Impossibilité (cas pratique)Aujourd’hui entre en vigueur la loi du prix unique sur le livre numérique.

Cette loi fait débat parce qu’elle a été voté pour les éditeurs traditionnels en soutient (soi-disant) aux libraires. En gros, c’est la même loi que la loi sur le prix unique du livre papier (celui qui fait que vous pouvez acheter le même livre au même prix chez votre libraire, au supermarché du coin et à la FNAC… non en fait la FNAC fait en général 5% de réduction – donc en gros, soit vous vous bougez pour aller en centre ville acheter le bouquin plein pot parce que vous aimez votre libraire, soit vous allez à la FNAC – y’a plus de choix et vous pouvez ajouter une nouvelle souris d’ordi parce que BB3 a cassé la précédente – ou plus simplement, comme beaucoup de gens, vous achetez le dernier Marc Lévy à Auchan en faisant vos courses)

Bref, cette loi s’applique donc dès aujourd’hui : imposant un prix UNIQUE chez tous les revendeurs qui vendent votre livre en France (même ceux qui sont situés à l’étranger…) En théorie c’est pour éviter la concurrence déloyale d’Amazon/Apple/Google face à  des petits libraires numériques (genre j’en connais pas des tonnes… à part bibliosurf/ebooksurf)

Cette loi, je dois donc l’appliquer puisque j’habite en France et suis soumise aux lois Françaises. Mais je ne pourrais pas. Voilà pourquoi :

Je vends principalement sur 3 grosses plateformes : Ce site qui est mien, Amazon et SmashWords.

Sur mon site, je maîtrise les prix en euros, pas de problèmes. Sur Amazon, aussi. Sur Smashwords, impossible, c’est américain donc le prix est en dollar et la conversion en euros est aléatoire (forcément). Où est le problème ? Smashwords est une plateforme américaine et j’y ai peu de vente.

Sauf que, grâce à Smashwords, mes livres sont diffusés sur d’autres plateformes parfois internationales: iBookstore (Apple), Barnes&Nobles, Sony… Et les prix là, je ne maîtrise plus du tout (je ne maîtrise déjà pas sur quelle plateforme je peux vendre vu que c’est un « pack ») : le prix sur iBookstore France est basé sur une combinaison obscure entre le dollar, le taux de conversion avec l’euro et des frais sans doute propre à chaque détaillant.
Ooh, bien sûr, je pourrais harmoniser les prix SmashWords/Amazon puisque grâce à Amazon, j’ai l’option « Baser le prix du livre en €/£ sur le prix en dollars » sauf que ça ne règlerait ni les problèmes de coûts « supplémentaires » que je ne maîtrise pas et qu’en plus, je serais obligée de modifier les prix en euros sur mon propre site en fonction des variations du dollar ! Vu que ça joue au yoyo, les variations seraient journalières, ce n’est pas professionnel.

 Autre problème également, ma collection 4

Je propose cette collection au format gratuit ou payant, c’est vous qui choisissez. Avec cette loi, je dois y renoncer. Sauf que non, je ne le ferai pas ! Pourquoi ? Parce que c’est rentable pour moi ! Certains téléchargent gratuitement un ou deux volumes de la collection 4 puis reviennent acheter un autre livre ou faire un don paypal. J’ai également beaucoup de personnes (1 tiers, c’est énorme !) qui achètent directement le livre ! Je ne suis pas sûr qu’ils le feraient si je ne leur proposait pas l’option « prenez-le gratuitement si vous n’êtes pas sûr » (l’esprit humain est un peu complexe parfois

ROTFL
)

Donc depuis ce matin, je suis entrée dans l’illégalité à cause d’une loi absurde qui ne prend en considération que les intérêts de gros éditeurs. Moi, au fond, ça n’est pas très grave, je ne léserai personne puisque je suis la seule à bénéficier de mes ventes. Amazon encourage à vendre, à baisser les prix, à faire des promos, Smashwords aussi… Parce qu’ils ont compris que ça ne leur coûtait rien de me diffuser et qu’en plus, ils pouvaient en tirer du bénéfice ! Vu que les libraires indépendants (ou pas indépendants d’ailleurs) ne s’intéressent pas à l’autopublication et ne me diffuse pas, où est la concurrence déloyale ?

De plus, tant que le décret qui fixe les peines encourues n’est pas publié, je ne peux pas être condamnée. Au pire, je partirai à l’étranger (parait qu’il y a une piaule qui m’attends à Montréal si j’ai besoin !

Smile
)


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