Jules Supervielle

Publié le 18 novembre 2011 par Perceval

Et nous allons ainsi, parmi les autres hommes,

Les uns parlant parfois à l'oreille des autres.

« Et si nous regardions la vie par les interstices de la mort ? »

À force de mourir et de n'en dire rien

Vous aviez fait jaillir un jour, sans y songer,

Un grand pommier en fleurs, au milieu de l'hiver.

 

Quand nul ne la regarde

La mer n’est plus la mer.

Elle est ce que nous sommes

Lorsque nul ne nous voit...(La mer secrète).

Sous la peau des ténèbres,

Tous les matins je dois

Recomposer un homme

Avec tout ce mélange

De mes jours précédents

Et le peu qui me reste

De mes jours à venir.

(La fable du Monde Poésie/Gallimard)