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Magic barbeau – magic barbel

Publié le 18 novembre 2011 par Ziril

Ça faisait bien trois quarts d’heure que j’essayais vainement d’intéresser ces satanés barbeaux à toutes les nymphes que, très gentiment, je leur collais devant la bouche. Des biens lourdes, des avec des billes de tungstène, des noires, des en poils de n’importe quoi, des frottées au gras de jambon. Et à chaque fois, le même scénario . Ces enfoirés se déplaçaient tranquillement de quelques centimètres sur la droite (ou sur la gauche, pour les gauchistes) laissant comme des matadors passer la nymphe. Olé ! ET MERDE  !

Et puis, tout d’un coup, du coin de mon oeil, j’aperçois ce type, en amont, juste derrière le petit rapide . Il tient une canne à mouche et celle-ci est pliée en deux. Un sacré beau poisson qu’il doit avoir au bout, ce veinard. Et soudain, je peux le voir, son poisson .

MAGIC BARBEAU – MAGIC BARBEL
Un magnifique barbeau qu’il remet délicatement dans la flotte. Là, ça commence à m’exciter, ce truc !  je remballe mes stupides nymphes stériles et me met à observer le type. Putain, il vient d’en accrocher un autre… Et un autre.. Et un autre. Qu’est-ce que vous auriez fait à ma place ? Intrigué, je m’approche doucement et lui demande : « Scusez moi..mais ..c’est quoi comme nymphes que vous utilisez ? »

Avec un fort accent du Nord, il me répond : «  Nymphes ? Non, pas de nymphes !. Regardez ce qu’ils préfèrent ». Et il me sort d’un petit sac en plastique une sorte de pâte de teinte grisâtre avec lasquelle il pétrit une petite boulette qu’il accroche à son hameçon

- C’est un mélange de terre et de pain, sorte de chapelure. Voilà, c’est tout. Vous voulez essayer ? »

-Heu..ben..oui !

-Merde, j’en ai déjà un ! » Je m’exclame.

Effectivement, quelques minutes après, je sors et relâche un magnifique barbeau. Vous pensez bien qu’aussitôt de retour à la maison, je m’improvise chef cuisinier pour barbeaux et, le lendemain, ce fut le carnage.

MAGIC BARBEAU – MAGIC BARBEL

Mon Dieu, que j’en ai pris de ces satanés barbeaux la semaine qui a suivi. J’en avais mal au bras. À tous les coups  (ou presque), même avant que la boulette magique ne drague sur le fond, je pouvais voir les poissons se précipiter dessus. INCROYABLE !

Et puis, peu de temps après, j’en ai eu ma claque. Essayez donc de manger du caviar au petit déjeuner, au déjeuner et au dîner. À vomir, le caviar, je peux vous le garantir !

Et, avec ces petites boulettes magiques de terre et de pain, ce fut la même chose. Et me revoilà aujourd’hui avec mes nymphes de merde à pester comme un malade.

En fait, si c’est trop facile, la pêche c’est comme le reste : rapidement ça n’a plus aucun attrait.

For about three-quarters of an hour, I tried in vain, to interest these devilish Barbell in my nymphs. I placed them all perfectly, right in front of their mouths. Good heavy ones with tungsten weights, some black, some with hair of whatever, some rubbed with ham fat; each time the same thing. In all tranquillity, those fuckers move away a few inches to the right (or to the left, for the liberals) leaving, like matadors, the nymph pass by. Ole!… Ole, shit!

 All at once, out of the corner of my eye, I see a guy upstream just behind a little rapid; the fly rod in his hands fully arched, he must have a fucking beautiful fish on that line, the lucky devil. And then I could see the fish. A splendid barbel that he brought in and gently released in the current.

 There, I really started to get excited, wow! I packed up my stupid nymphs and positioned myself to watch the guy. Damn, he just hooked another… and another… and another. What would you have done in my place? Intrigued, I approached him and asked: « May I ask what kind of nymphs you’re using? »

 With a heavy northern accent he said: « Nymphs? No, no, not nymphs! Look, this is what they like » and he pulled out a little plastic bag with a kind of gray paste which he rolled between his fingers into a little ball that he attached to his hook.

  »It’s a mixture of earth and bread. A kinda of bread crumb mix, that’s all. You want to try? »

  »Ah, well… yes. »

  »Here we go, put it on like this… fling it in the current, keep control of the line and… »

  »Shit, I’ve already got one on! » I cried out. Effectively, a few minutes later I pulled in and released a magnificent barbel.

 You’d better believe that as soon as I got home I become Master Chef improvising for the barbel and the next day I would make a killing.

 My god, in the week that followed I really hauled in those devilish barbels. My arms were aching. Each time (or almost) that the little magic ball hit the water, before it even reached the bottom, I could see the fish lunge for the bait. INCREDIBLE!!

 And then, not too much later, I had enough. Try eating caviar at breakfast, at lunch and at dinner… I can guarantee you, you’ll vomit caviar! And with the little balls of earth and bread it was the same thing. So here I am again with my shitty nymphs, tormenting myself like a crazy.

 In fact, fishing is like everything else, if it’s too easy… the attraction is soon gone.


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