[J’AI MAL AUX MOTS]
j’ai mal aux mots que je mords mes quenottes d’amour
sont saignantes
vers la face pleine de la lune
je ne cesse de divaguer
le miroir rond que je voudrais êtreavoir
tournant vers soi ce qu’il réfléchit d’ailleurs
je ne cesse de diverger
le visage que je voudrais être
vers la lame ébréchée de la lune
cherchant d’un amour tronqué intense
Martine Broda, « Tout ange est terrible » (1976-1983), Grand Jour, in Éblouissements, Flammarion, Collection Poésie/Flammarion dirigée par Yves di Manno, 2003, page 102.
Note d’AP : la première édition de Grand Jour de Martine Broda a été publiée en 1994 dans la collection « L’Extrême contemporain » dirigée par Michel Deguy aux éditions Belin.
MARTINE BRODA
Christoff Debusschere, Portrait de Martine Broda, 2003
Huile sur toile, 73 x 60 cm
Collection privée
Source
■ Martine Broda
sur Terres de femmes ▼
→ à tant marcher vers la lumière
→ L’aura
■ Voir aussi ▼
→ Un anniversaire en tête, Martine Broda, par Anne Guérin-Castell (20 mai 2011)
→ (sur le site du Printemps des poètes) une page consacrée à Martine Broda
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