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O vent qui t’égosille
Hurle entre poutres et tuiles
Arrache ultimes feuilles
Laissant nu arbre
Au ciel gris d’aube tardive
.
Fureur d’un temps
Qui voit l’homme presque défait
Déchu de son piédestal d’humaine condition
Bête parmi les bêtes
Proie pour lui-même
Jamais satisfait de ses ultimes conquêtes
.
Toujours plus est sa devise
Prêt à sacrifier le nid qui l’accueille
Brisant le jouet offert à sa naissance
Sans un regard de compassion
Pour ceux qui lui succèderont
*
O vent donc accomplit ton œuvre
Lave les rêves de tous soupçons
Sèche le sang sur les rues de l’histoire
Ouvre pupilles et paupières
Froisse encore un peu la jupe
Montre beauté en grandes lumières d’avenir
Poussant au large cauchemars
*
Mes yeux se penchent sur un soupir
Un soupçon de rêve ourle tes lèvres
Ta source amoureuse scintille à l’orée du jour
Je te suis en des ruelles ombrées
Entre en ta demeure d’esthète
.
Me voilà livré à tes appétits candides
Candidat volontaire d’un avenir sans dessein
.
Manosque, 8 octobre 2011
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