Quand je reçois des menaces de mort

Publié le 20 novembre 2011 par Anaïs Valente

Vous n’allez pas le croire mais voilà, j’ai été menacée de mort.  Bon, pas avec une arme, un couteau, un serpent venimeux ou des lasagnes Come a casa, mais menacée tout de même, avec un grand sourire qui plus est.

Je m’apprêtais à passer une soirée de samedi comme toute célibataire qui se respecte en passe, savoir sortie en boîte rencontre nuit torride DVD sordide, pâtes bien grasses et mousse au chocolat, seule avec le rat et la souris (rassurez-vous j’avais passé une joyeuse journée faite de balade au soleil, couscous et tajine dans un nouveau resto de Namur rue de Bruxelles je vous le conseille très sympa très bon et thé à la menthe offert, puis cinéma et un peu de shopping), lorsqu’un coup de téléphone a modifié mon programme : vlà une invitation à manger du fromage et découvrir le Beaujolais nouveau (celui qui a rendu Maria Del Rio saoule dès 6h45 jeudi dernier, c’était trop amusant de l’entendre).

Bon, je réfléchis, j’hésite, entre une soirée solitaire déprimante où une soirée sympa en bonne compagnie, dilemme dilemme dilemme (enfin dilemne, pour les initiés).  Mais je décide de me sacrifier, car je sais que ma présence est indispensable au bonheur de mes hôtes, si si si si, je le sais.  Je sacrifie donc ma soirée solo pour leur faire l’honneur de ma venue.

La soirée se passe, un petit Pastis, de crapuleux chips à la cacahouette (comme des chipitos, forme de chipito, texture de chipito, mais couleur et goût cacahuète, crapuleux je vous dis), un petit verre de Beaujolais nouveau au bon goût de fruits rouges et noirs, et du fromage, et puis plein de discussions.

Quand soudain, pour une raison que je ne m’explique pas, sans doute because le verre de Pastis et celui de Beaujolais, tombe la menace de mort : « je te souhaite de faire une fausse déglutition ».

Si, je vous le jure, j’ai reçu une telle menace, moi qui ai déjà failli périr deux fois en avalant de travers, une fois avec un bonbon rond quand j’étais môme, une fois avec une carotte ronde y’a quelques années, on me souhaite un tel drame, qui peut être mortellement mortel.

Et tout ça avec un sourire.  Niais.  Ou narquois.  Niaisement narquois.  Ou narquoisement niais.

Et puis on me propose de me resservir en vin, en coca, en ce que je veux.  Si ça c’est pas tenter de me faire avaler l’arme du crime, je vous le demande, keske c’est.  Puis on me fait manger une crème brûlée maison.  Puis un thé à la menthe.  si c'est pas de l'incitation à la fausse déglutition, keske c'est ?

Quatre tentatives de meurtre, en somme.

Trop bonnes, ces tentatives de meurtre.  Et fort heureusement, j’ai pas faussement dégluti.  Na.

Super soirée, en résumé, hormis ces vilainetés.