Petits Meurtres à Paris semble plaire énormément aux gens. Depuis dix-sept jours, il est dans le top 100 des ventes sur le Kindlestore France, c’est à dire sur la boutique de livres électroniques d’Amazon.fr.
Ça me rend super fière, évidemment, surtout que ma place flirte (des fois au dessus-des fois en dessous…) avec le bouquin de Delphine de Vigan (Rien ne s’oppose à la nuit) qui est un des best-sellers de la rentrée littéraire dont tout le monde a parlé partout. Du coup, on peut dire que c’est une bonne place.
Par contre, je me pose des questions.
D’abord, il y a le fait que ce texte a été écrit-corrigé-publié en une semaine-top-chrono, un truc sans prétention autre que de faire rire et distraire (mais avec des cadavres évidemment, les gens sont tordus, vous ne trouvez pas ?
Ensuite, il y a eu le commentaire de Jiminy Panoz sur le blog de Sediter, qui dit, en gros, que rentrer dans des cases de genre littéraire, c’est bien, ça ne déstabilise pas les lecteurs, et qu’au pire, on peut écrire sous pseudo pour les genres moins vendeurs (surtout si c’est expérimental), histoire de ne pas perdre son lectorat fidèle et assidu.
Voilà, j’écris des textes dans tous les genres, sérieux, pas sérieux, franchement comique, longs, courts,etc. je n’ai pas du tout envie de me limiter (même pas pour de l’érotique ou du sentimental harlequin, ou même du pulp -je connaissais pas c’est Jiminy qui m’a appris ce que c’était- si jamais la rage me vient un jour !)
Il y a aussi une question d’argent (je suis une femme, je suis vénale, je suis très limitée dans ma conscience artistique, blablabla-clichés-blablabla) : entre mettre 3 mois à écrire un bouquin comme Absences ou Fugues, livres qui se vendent mais sans plus, et une semaine à écrire une pochade qui explose vraiment et entre dans les meilleures ventes… Puisque j’ai l’ambition (démesurée, incommensurable, inimaginable) d’arriver à payer mon loyer un jour, le choix est vite fait !
Sauf que j’ai une conscience artistique minimum, que ce que le public aime, je m’amuse à l’écrire, mais ça n’a aucune ambition artistique ni littéraire, c’est juste des farces qui me vident la tête (mais je crois qu’on est tous pareil, se vider la tête est un sport national !), alors on pourrait me reprocher un jour de faire du commercial et du facile.
A côté, j’ai besoin d’écrire des trucs tristes qui font un peu réfléchir le lecteur et moi aussi beaucoup. Je n’aime pas du tout me limiter à un genre parce que c’est vendeur et puis en renier un autre qui ne vendrait pas assez…
Je continuerai donc d’écrire, sous mon véritable nom, des trucs courts et drôles et des trucs tristes à pleurer (d’ailleurs si vous voulez lire le premier jet du dernier, il est intégralement en ligne ici et ce jusqu’au 31 décembre 2011)
Tant pis si ça déstabilise le lecteur, mes écrits ne sont pas là non plus pour vous gardez sagement assis dans votre fauteuil, loin de tous les dangers du monde. Ma conception de l’art c’est d’oser prendre des risques (autant du côté créateur que du côté du public) et je tiens à te prévenir tout de suite, public, des romans tristes, j’en ai à la pelle dans mes cartons ! J’ai aussi des trucs plus heureux, des polars avec des amoncellements de cadavres (ils tombent même parfois du ciel !
J’aime écrire et je me fiche d’entrer dans une case.