Je dois avouer qu’en regardant régulièrement le top 100 des ventes du KindleStore, je me pose des questions.
Sur les acheteurs dans un premier temps : ils achètent majoritairement des oeuvres libres de droits, pas chères mais tout de même, ce sont des oeuvres qu’on trouve gratuitement sur des sites de partage d’ebooks gratuits ! Donc, je me dis que ces gens sont prêts à payer parce que c’est plus simple de passer par la boutique intégrée du Kindle que de faire une simple recherche internet (et là on voit la puissance commerçante d’amazon)
Sur les éditeurs Gallimiche-muche, Grassouillet et autre Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrandes maisons d’éditions qui brassent des millions tous les mois (de livres, d’euros, de références…) qui apparaissent ici ou là dans le top 100, mais doivent avoir un peu l’impression de ne pas vendre, que le numérique ne décolle pas (blablabliblabla habituel).
Je le sais parce que Petits Meurtres joue avec eux un jeu de c’est ma place, je te pique la tienne et je te la cède à nouveau. Hors, moi, j’ai donc un chiffre (le mien) que je trouve exceptionnel (mais bon, je sais que c’est ridicule à côté de gens ayant obtenu des prix littéraires) et que ce n’est pas avec ça que je vais payer mon loyer (pas même les charges).
Certes, ça ne fait pas 20 jours que j’y suis, contre des 40-50 jours pour d’autres, que les ventes finissent par s’essouffler une fois l’effet « rentrée littéraire » terminée (on passe à Noël maintenant), mais de là à tomber aussi bas… Ouais, ça donne un peu l’impression que l’investissement ne vaut pas la peine (si je me place d’un point de vue grosse boîte qui encaisse 70% du montant hors taxe… soit 9€ pour un bouquin à 15€ qui est un prix bas – si l’investissement de départ est de 2000€ comme je l’ai lu je ne sais plus où, il faudrait en vendre plus de 250 pour commencer à le rentabiliser, sachant qu’ils en attendent au moins cent fois plus car ce sont ces bouquins-là qui font tourner la boutique, je peux comprendre leur logique « ça ne décolle pas. » – en gros, en songeant qu’ils vendent sur plusieurs plateformes avec à peu près la même efficacité, ils ont sans doute rentabilisé l’investissement, mais pas encore assuré leurs vieux jours)
Que plusieurs auteurs autopubliés (car je ne suis pas la seule !) se retrouvent dans le top 100, c’est un petit miracle. Bien que ça soit logique vu ce qui est arrivé aux Etats-unis. Evidemment, avec le taux d’équipement du Kindle pour l’instant, les ventes sont faibles… Disons qu’entre Octobre (ou le Kindle n’était pas encore livré en France) et Novembre (qui n’est pas fini), j’ai plus que quintuplé mes ventes ! (ce qui n’était pas dur, mais je n’aurais jamais pensé que je dépasserai les 100 ventes sur un mois, du moins pas avant un an ou deux !)
Et comme la liseuse risque d’être un des cadeaux phares de Noël car pas cher, fun, mode, pratique… les ventes risquent de grimper en flèche en Janvier (je parle en général, pas pour moi en particulier)
Mes conclusions ? Les acheteurs achètent plus facilement des livres à petits prix, peu importe qu’ils soient gratuits ailleurs, qu’ils soient même récents, et sont prêts à tenter l’aventure d’auteurs inconnus quand le prix est bas.
Par contre, les bouquins phares et chers s’en sortent à cause de l’aura médiatique… mais difficilement, sans doute à cause de leurs prix prohibitifs (ne parlons pas des DRM puisque sur Amazon, il est impossible de savoir s’il y a des DRM ou non)
Comme quoi, ces éditeurs n’ont effectivement rien compris aux lecteurs numériques. Tant mieux, comme ça les autopubliés et éditeurs numériques arrivent à se faire une place visible et finiront pas changer la mentalité des gens sur les indépendants et la littérature non-gallimichemuchienne.