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NO PARE Ne pas s’arrêter. Ne pas stationner. Ne pas...

Publié le 25 novembre 2011 par Fabrice @poirpom
NO PARE

Ne pas s’arrêter. Ne pas stationner. Ne pas...

NO PARE

Ne pas s’arrêter. Ne pas stationner. Ne pas regarder.

Ne pas stagner contre les murs dissuasifs des résidences standing. Ne pas zoner dans les quartiers résidentiels, gavés de villas de stars qui n’en sont pas. Ne pas se décomposer devant le verre pilé cimenté au sommet des murs. Ne pas suivre du regard les câbles sous tension qui surplombent d’autres murs.

Ne pas s’arrêter devant les guérites des gardiens qui lissent les pages cornées des registres de visiteurs du plat de la main.

Ne pas oublier sa pièce d’identité. Jamais. Une photocopie suffira pour les étrangers non-résidents. À défaut, ne pas oublier d’en connaître le numéro de tête. Il sera utile partout.

Partout.

Les gardiens dans les guérites le réclameront. Les serveurs dans les bars et les restos le demanderont systématiquement en cas de règlement pas carte. Les caissières des supermarchés l’exigeront pour pouvoir encaisser. Sans agressivité ni haine ni suspicion. Simplement. Comme elles demandent l’appoint. Parce que c’est bien pratique. Et obligatoire.

Alors la feuille A4, la photocopie de passeport, pliée en huit au fond de la poche arrière du pantalon, finit dépliée dans ses mains.

Oui mais voilà. Sur un numéro de passeport, il y a des lettres. Et c’est bien emmerdant, un numéro avec des lettres. Personne ne sait trop quoi en faire. Parfois, le logiciel de la caisse enregistreuse l’accepte. Va pour les lettres. Mais le plus souvent, cette connasse de machine ne veut rien savoir.

Et c’est bien emmerdant.

C’est le pragmatisme des petites mains qui permet de s’en sortir. Lettres, problème. Pas de lettre, pas de problème.

Pain de mie, tomates, concombre, fromage, huile d’olive, épices, charcuterie. Argent, appoint si possible, monnaie, merci, au revoir.

Ne pas.


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