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Interview exclusive : Isabelle Chelley sur l’écriture d’un guide pratique

Publié le 25 novembre 2011 par Frederiqueauteure

Journaliste à Rock & Folk et collaboratrice de sites web musicaux, Isabelle Chelley est auteure de plusieurs livres. On lui doit notamment le Guide de survie des filles rock (Ed. Tournon), un guide pratique et décalé. C’est en fan que Wild Writing / Délire d’écrire a eu l’immense plaisir de faire plus ample connaissance avec Isabelle et de noter scrupuleusement ses conseils d’écriture…

Interview exclusive : Isabelle Chelley sur l’écriture d’un guide pratique

Wild Writing / Délire d’écrire : Hello Isabelle, tu es donc journaliste rock et tu es une des rares femmes du métier… Dis-nous tout !

Isabelle Chelley : Beaucoup de filles ne restent pas dans la presse rock. Elles n’aiment pas les concerts où ça pue la bière et la sueur !! J’avoue, j’ai toujours constaté un certain machisme dans le milieu du rock, mais pas plus qu’ailleurs en fait. Cet univers est ouvert à tout le monde, du moment qu’on est motivé et compétent !

W.W / D.E : Et justement, tu es un peu la chef de file des filles rock. Ton livre, le Guide de survie des filles rock, c’était une commande ou ton idée ?

I.C : En fait, j’avais déjà publié deux livres aux Editions Tournon, Worship et Le dictionnaire des chansons de Nirvana. J’ai proposé à l’éditeur mon projet de guide pour les filles rock et il a accepté. En fait, dans ma bande d’amis, je jouais les coachs et répondais à toutes les questions du style : “Je sais pas quoi faire à bouffer, t’as pas des recettes ?”. Et moi, je débarquais pour cuisiner, installer la soirée, aider à ranger…

W.W / D.E : De quoi t’es-tu inspirée pour écrire ton livre ?

I.C : Je connaissais les Bad Girl de Cameron Tuttle mais je voulais faire mon truc à moi. Alors, j’ai rédigé un plan qui a été entièrement validé. L’éditeur avait confiance car je suis un peu maniaque niveau précision de l’écriture et de l’orthographe… Je me disais simplement : “Et si tout le monde déteste le bouquin ?”. Et pourtant, quand au Salon du Livre de Paris 2008, j’ai rencontré plein de lectrices enthousiastes, comme quoi…

W.W / D.E : Comment as-tu organisé l’écriture du Guide de survie des filles rock ?

I.C : J’ai écrit le livre en trois-quatre mois. J’avais les idées en tête depuis longtemps. Je suis une espèce de forçat super actif du genre à écrire toute une journée et à me montrer impitoyable le lendemain en effaçant tout ce qui ne me semble pas digne d’être publié ! Je ne suis jamais indulgente envers moi-même !

W.W / D.E : Et comment as-tu géré les blocages ?

I.C : C’est sûr, j’ai fait l’expérience de blocages au cours de l’écriture du Guide de survie des filles rock. Il m’est arrivé d’aller regarder des conneries sur EBay, d’aller nettoyer les joints du carrelage au Cilit Bang et d’appeler une amie. Pour finalement m’apercevoir qu’à 17h, je n’avais pas écrit une ligne. Il y a un moment où il faut quand même se souvenir qu’il y a une deadline et sortir les doigts de son c.. Je ne suis ni Baudelaire ni Paul Auster (rires) !

 Si vraiment il y a un gros gros blocage, il ne faut pas hésiter à en parler à qui que ce soit. Expliquer un blocage, ça le dénoue. Mais cela n’empêche en rien d’avoir un rétroplanning avec tant de jours et tant de pages par jour. Au point même de se lever à 4 heures du matin pour écrire son quota !!!

W.W / D.E : Quel conseil donnerais-tu à toutes les personnes qui souhaitent écrire un guide pratique qui sort de l’ordinaire ?

I.C : Il est indispensable d’avoir sa propre idée et de ne pas chercher à plaire à tout prix. Se dire plutôt : “Si ce concept de bouquin me plaît, ça peut intéresser d’autres personnes”. Ce n’est pas un livre pareil qui va permettre de sauver le monde ni éponger la dette mondiale. Le mieux, c’est d’écrire comme si on s’adressait à ses meilleurs potes. Et le sujet que l’on choisit doit être un sujet que l’on maîtrise et qui nous passionne. Ne choisissez surtout pas un thème parce qu’il est porteur. On fait tellement mieux passer le message quand on s’y intéresse réellement !

Il ne faut pas hésiter non plus à parler de son projet autour de soi. Car, quand on y pense, on peut traiter le même thème qu’une autre personne complètement différemment, il y a de la place pour tout le monde, tant qu’on reste clair et ludique dans ses explications !

W.W / D.E : Avant de partir, une dernière petite question. Tu prépares un tome 2 du Guide de survie des filles rock ?

I.C : J’adorerais ! Je recherche d’ailleurs un éditeur pour un Guide de cuisine des filles rock. Et j’ai un autre projet de livre sur un thème à la fois rock et féminin…

Crédit photo : Marion Ruszniewski. Un grand merci à Marion, photographe rock, politique et corporate pour le portrait d’Isabelle Chelley !



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