Le verre d’alcool comme aide à l'inspiration ?

Publié le 27 novembre 2011 par Gborjay

Ce soir, Gustave Borjay est prêt à vous éclairer sur l'un des plus grands mythes de l'écriture : l'alcool en tant que stimulant. Quel est le degré de vérité de cette légende ? Est-ce vrai que Flaubert a achevé Madame Bovary au début d'un coma éthylique ? Montaigne avait-il réellement plus d'un gramme d'alcool dans le sang lorsqu'il écrivait ses Essais ? La réponse est en fait assez simple, selon ce que vous êtes, selon ce que vous buvez, selon ce que vous faites.

Selon ce que vous êtes : si vous êtes un poivrot incurable, la question ne se pose pas, vous n'avez pas d'alternative. Si vous êtes de la ligue antialcoolique, évitez de boire, conservez vos moyens pour continuer à vous regarder en face et écrire en harmonie avec votre vous intérieur.

Selon ce que vous buvez : ayez des goûts de luxe, la qualité s'obtient à partir d'une base raisonnable. Vous accoucherez nécessairement d'une œuvre distinguée avec un bon Romanée-Conti. Mais ne boudez pas une petite Kro, puis une autre, et encore d'autres, si vous comptez accoucher d'un roman de gare. Reste encore l'indémodable whisky pour tout polar qui se respecte.

Enfin, selon ce que vous faites : si vous inventez précisément la trame de votre histoire, que vous voulez étendue et complexe, préférez une salutaire sobriété, ou juste un petit verre. Sachez en revanche vous abandonner sans réserve aux bras de Bacchus si vous voulez décrire une ambiance intraduisible, traduire une psychologie torturée, torturer la narration par une tension insupportable, bref, faire de la poétique ambitieuse plutôt que travailler la construction narrative.

Une dernière chose, boire permet d’oublier nombre de soucis, comme celui de ne pas être à la hauteur du livre que vous écrivez. Est-ce pour vous l’unique l’alternative à une vie sans écriture ? A vous de trancher.

Gustave Borjay vous salue.

N'écoutez pas les esprits chagrins. Ecrire, c'est savoir prendre des risques.