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Alors te voilà broyée
Humilié de n’avoir pas su dire
Pleurant sur un sort
Jeté de toi à toi-même
.
Mes mains viennent lire
Dans un soubresaut tu ronfles un instant
Puis émerge de brumes envahies de larmes
.
Mes yeux te suivent un instant
Frémissant sur le gouffre ouvert
Après la dernière marche
*
Chaque jour viennent s’échouer
Les vies naufragées
Au port de soutien
Que paumes offrent
Ou doigts savants
Bien plus que celui qui les porte
.
Chaque heure tu regardes l’heure
Chaque minute tes yeux se font plus lourds
Tes épaules plus voutées
Sous la charge d’âmes en dérives
.
Tu prends le temps d’un thé
Marmonne que c’est le monde qu’il faudrait soigner
On te regarde incrédule
*
Mais l’étonné
C’est toi
.
Comment vivre en tel acharnement
Plier puis se taire
Quand tout n’est qu’accusation
.
Manosque, 15 octobre 2011
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