Aïcha Kadhafi à Bab al-Aziziya
Bonne question.
Comme la fille Kadhafi, Aïcha, je suis circonspect par ce long silence qui se dessine au fil des jours en Jamahiriya arabe libyenne et socialiste. Où est donc la Libye ? Les Libyens ont-ils, sous la terreur, laissé tomber le combat ? Après tous ces meurtres, ces pillages, cette spoliation et cette tentative abjecte de génocider (néologisme) tout le clan Kadhafi, pourquoi n’assiste-t-on plus aux actions de la vraie Libye, la Libye verte ?
Alors qu’elle est contrainte à se taire par les autorités dans son exil algérien, l’avocate et fille du guide libyen Mouammar Kadhafi n’a pas pu se retenir. Je la comprends. Elle a appelé la résistance à renverser les renégats du CNT. Quoi de plus normal dans cette sortie ? A part quelques escarmouches ici et là, la résistance semble être résignée. Notre contact libyen que nous avons eu ce jour, indique que lui-même ne comprend pas vraiment.
La reprise du flambeau par Aïcha Kadhafi qui a donc appelé les Libyens à «venger le sang» des martyrs et à se «révolter contre le nouveau gouvernement», dans sa déclaration diffusée hier par la chaîne de télévision arabe Arraï, basée à Damas, laisse donc un espoir. Que son message soit suivi d’effet. Hélas, le régime algérien semble être rentré dans les rangs de la “communauté internationale”, cette suceuse du sang des innocents, uniquement en Afrique.
De voir le régime d’Alger menacer la fille de Kadhafi après sa déclaration, fait mal. L’Algérie tirera «pleinement» les conséquences des nouvelles «transgressions» médiatiques d’Aïcha Kadhafi, a déclaré jeudi le ministère des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Quelle honte ! Pire, le porte-parole du ministère, Amar Belani, a enfoncé le clou en précisant: «La famille Kadhafi est l’hôte de l’Algérie pour un temps», ajoutant, «C’est une nouvelle transgression de l’obligation de réserve qu’impose le statut des membres de cette famille en Algérie».
J’ai mal pour la Libye, et de savoir qu’Aïcha ne peut pas mobiliser les consciences me choque.