éditions Nicolas Chaudun, 288 pages, septembre 2011, 35 euros
[ note de lecture pour les-agents-litteraires.fr ]
Je regrette de n'avoir pu montrer ce livre à ma mère (1921-2007) dont la maison avait été écrasée sous les bombes à Caen. Mes grand-parents ont habité ensuite dans un immeuble reconstruit dont je garde le souvenir : la pierre blanche (Paris d’où je venais pour les vacances, était si noir à l’époque), le large balcon, la grande salle de bains. Mais aussi la vue sur le terrain vague pas encore complètement déblayé des ruines, de l’autre côté du boulevard... du 11 novembre. A la fin de sa vie mon grand-père habita Le Havre. J’étais dans la pré-adolescence, souvent d’humeur boudeuse, et j’ai détesté alors les promenades familiales ventées entre les hauts immeubles gris et froids. Aujourd’hui cette ville est classée au patrimoine mondial par l’UNESCO !A la réserve près de quelques réalisations utopiques contestables (on pense parfois à la maison de Mon Oncle, le film de Tati), les photos de l’époque expriment l’idée-force d’un nouveau départ, sur des bases neuves, simples mais confortables, modernes, à dimensions humaines.
Comme à moi, ce livre parlera aux baby-boomers. Même ceux qui ne sont pas férus en architecture reconnaîtront avec tendresse, amusement, parfois étonnement ou admiration rétrospective, des paysages urbains qu’ils ont traversés, ou habités, pour certains. Un livre de mémoire, un bel objet transgénérationnel à regarder en famille et à commenter pour les jeunes !