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Cultiver l'imprévu

Publié le 03 décembre 2011 par Mari6s @mari6s

Oui, vous avez bien lu le titre de cette note. J’y parle de l’imprévu, de façon positive ! Moi, qui suis paralysée devant un choix à échéance courte que je n’avais pas imaginé, moi qui me « torture », comme dit mon père, à envisager toutes les possibilités.

Et je reste persuadée, même en connaissant trop bien les inconvénients de cette façon de faire, que c’est la « moins pire » des façons de vivre pour moi, car elle me permet de me préparer. Je pourrais sans doute faire des progrès sur l’aspect angoisse de ce sujet… Mais ce n’est pas le thème de cette note.

Ce dont je veux vous parler, c’est de l’imprévu dans la vie de tous les jours, notamment dans les vacances. Je donne cet exemple car c’est là que l’imprévu peut le plus facilement se manifester sans catastrophe – dans la vie quotidienne, on a tendance à le craindre car il peut nous mettre en retard, nous fatiguer davantage… et cela demande donc bien plus de travail d’accepter l’imprévu.

Mais les vacances… c’est différent ! Vous avez déjà remarqué qu’on oublie toujours quelque chose, même quand on organise son séjour en long, en large et en travers ? Eh bien ce que je vous propose, c’est de vous en réjouir plutôt que de le laisser vous gâcher vos vacances. Car ma théorie, c’est que ce qui n’était pas prévu est ce qui restera mémorable.

Un exemple : lorsque je pense à mon voyage en Irlande en famille, datant de l’été 2009, je revois certes le voyage en ferry, l’installation (trois fois, dans trois campings différents) de la tente, les visites de châteaux… Mais je me remémore aussi, et peut-être surtout, des imprévus : quand nous avons dû faire demi-tour à mi-chemin, après 300 km de voiture vers le port de départ du ferry, pour récupérer la carte d’identité de mon p’tit frère (qui n’avait pas son propre portefeuille à l’époque) dont nous avions besoin pour passer en Irlande ; quand nous nous sommes embourbés dans un camping gadouilleux et qu’un gentil campeur irlandais a dégagé notre voiture avec le treuil de sa Range Rover… C’est sûr que sur le coup, on se dit « Merle ! », « Butin ! » ou encore « Par Saint-Georges, pourfendeur de dragons ! », si vous cultivez comme mon amie Clo et moi une certaine fantaisie quant aux jurons. Mais au final, lorsque l’on rentre chez soi, cela fait une bonne anecdote à raconter aux amis qui n’en ont pas grand-chose à schtroumpfer du nom des châteaux que vous avez visités et du bon goût du pain, du beurre et du jambon irlandais… Mais par Saint-George et le Grand Schtroumpf, qu’ils étaient bons !

Encore récemment, au Futuroscope avec mon frère, nous avons laissé notre sac à dos sur un siège avant de nous en apercevoir quelques minutes plus tard. Un bon coup de stress, un bon sprint, et nous avons récupéré l’objet du délit. Bon, si quelqu’un nous l’avait piqué ou qu’il avait fallu le chercher aux objets trouvés, cela n’aurait pas été drôle, mais au final, il n’y a pas eu de mal et cela nous fait, une fois encore, un souvenir marquant. Car c’est ça les souvenirs, des évènements qui nous ont marqués…

J’irai même plus loin : il faut cultiver l’imprévu, lui laisser la place de se développer. C’est quand on sort des sentiers battus que l’on découvre des choses extraordinaires, et par exemple en vacances, c’est quand on sort des guides de voyage que l’on peut regarder autour de soi et profiter des opportunités… Mais si l’on planifie tout à la seconde, sans une minute de répit, alors non seulement on prend le risque qu’un imprévu chamboule tout, mais on se prive aussi de ce qui est, selon moi, l’essence-même des voyages. La sérendipité, en quelque sorte, mot qui est d’ailleurs né d’un conte de voyage (pour le sens et l’explication, voir cette note).


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