1398
J’ai quitté la défroque du poète
Vu de mes yeux la dépouille sanglante
Malgré moi pleuré sur le cadavre fumant
*
Qu’importe que l’homme soit un tyran
Qu’importent les crimes commis
Enfouis dans le suaire et les balles en rafales
.
En voilà encore un qui ne répondra jamais
Qui toujours se taira sur les tortures infligées
Les assassinats en série perpétrés
*
Il en est de tous bords pour se féliciter
Mesurent-ils seulement
Ce que crime répondant au crime signifie
D’ignoble escalade
.
Pensent-ils vraiment nous maintenir
En cette loi du talion qu’ils condamnent par ailleurs
*
Qu’importe que l’homme soit un criminel
S’il reçoit la mort comme une délivrance
Sans jugement
*
Me voilà devant le meurtre
Un goût de sang dans la bouche
Souillé malgré moi de cette ordure
Que toujours hommes traînent derrière eux
En boulets de ferraille
Aux pieds de leur condition
.
J’irai encore mon chemin
Les épaules un peu plus voûtées
De marcher en ce monde sans raison
Un meurtre répondant aux meurtres en demeure un
.
Manosque, 21 octobre 2011
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