« Lorsqu'on est en France, on ne peut même pas se rendre compte de ce qui se passe là-bas. Il y a 6 mois, on peut dire que la situation était tenable. Depuis 3 mois, ce n'est plus du tout le même pays, les gens - et je compare ça à un problème climatique - ont reçu un tsunami à la figure...»
Ces quelques lignes ne doivent rien à notre imagination, puisqu'il s'agit de l'intervention de Dimitri MAKRYGIANNIS, citoyen franco-grec, recueillie lors de l'assemblée citoyenne du Front de gauche de Grabels dans le département de l'Hérault le 29 novembre 2011. [1]
Cette intervention permet de comprendre ce qui se passe réellement aujourd'hui en Grèce, les tenants et aboutissants, et surtout les leçons a en retirer, pour nous, citoyens français.
Et c'est un choc, même pour quelqu'un qui ne se contente de la purée médiatique des médias dominants.
On retient une suite de faits et de données barbares :
- salaires divisés par deux
- hausse de la prostitution
- hausse de la séropositivité (l'aide sociale pour ces malades étant la seule à ne pas avoir été abaissée, certains jeunes se contaminent volontairement)
- fermeture de 30 % des commerces
- queues interminables devant la banque centrale de Grèce
- disparition de l'argent en espèces
- pas de RMI ni de RSA
- plus de sécurité sécurité
- plus de médicaments à l'hôpital et à la pharmacie (les labos n'ont plus confiance...)
- retraites de misère
- peur d'une guerre civile
- hormis l'oligarchie, toute la société grecque est touchée, même des médecins, des pharmaciens, des gens qui vivaient, il y a 8 mois, encore dans l’opulence...
En 2009, trois mois après sa victoire électorale, le PASOK jetait aux oubliettes son programme de gauche :
Et Dimitri de préciser :« Franchement, j'espère que ça n'arrivera pas en France (...) J'espère qu'il y aura une alternative en France, et c'est ça surtout qu'il faut penser : préparer une alternative. »
«Ce qui a manqué à la Grèce c'est une alternative; Si aujourd'hui, il y a l’extrême droite au pouvoir, c'est parce qu'il n'y a pas d'alternative à gauche»
Et d'enfoncer le clou en évoquant le bipartisme classique et mortel, et surtout le contrôle citoyen : « il faut qu'on se réveille, en Grèce on a été endormi, mais ici, il faut qu'on sorte, il faut que les français se réveillent parce que si on ne se réveille pas (...) il sera trop tard, on sera dans le mur... Ces élections vont nous endormir parce qu'avec le coucou médiatique, classique habituel, gnagna on va dans le mur.»
Témoignage Dimitri Assemblée Citoyenne Grabels par papounet34