Joseph Moingt: l'avenir de l'Eglise

Publié le 04 décembre 2011 par Perceval

« Il ne faut pas confondre la Foi et la religion. C'est en nous, par le don de notre vie pour les autres, à l'image du Christ, que nous sauverons notre foi. Aimez-vous les uns et les autres a dit Jésus. C'est par l'amour que l'on porte aux autres que l'on atteindra le Salut. » Joseph Moingt, ce 26 novembre ( St Jacut de la mer ) a regretté cette cassure qui se marque de plus en plus entre les fidèles et une Église qui, de part son éloignement, se coupe de ses fidèles...

« Il faut apprendre à transformer : à changer, à comprendre et à vivre autrement la relation de la tradition au dogme, de la foi à l’Écriture, du peuple de Dieu à l’autorité, de la « religion en esprit et en vérité » au culte ». (p. 141).

La foi chrétienne est d'une tout autre nature : elle est abord «appel à la liberté, à s'affranchir de l'opinion publique, des moeurs et coutumes de la société et du temps où on vit, des traditions familiales souvent», et ce en fidélité à une tradition qui marque la «continuité de la référence de la foi à son origine historique, à l'événement et à l'enseignement du Christ et des Apôtres». Cette foi, contrairement à la religion, se situe clairement du côté de l'humain en ne cessant d'inventer de nouvelles manières de servir l'homme et tout homme, cherchant sans discontinuer comment atteindre une universalité toujours plus grande : «L'extension de l'idée de catholicité à la globalité de la vie du monde sera peut-être l'aspect le plus caractéristique du catholicisme post-conciliaire.»

   

L'Église a un avenir, mais celui-ci n'est pas à chercher ailleurs que «dans la liberté que l'Évangile lui ouvre».

"Oui, qu'on entende la voix des catholiques, comme essayent de faire les communautés de base (...) de montrer qu'il se fait des choses ici et là différentes. Pour moi, c'est comme ça que repartira l'Église. sa figure institutionnelle est en train de craquer. Elle a reçu d'ailleurs récemment des coups très durs. On peut prévoir qu'elle ne continuera pas sous sa forme présente (...) L'important, c'est que, dès maintenant, sans attendre des élans ou des consignes venus de haut, des chrétiens fassent vivre l'Évangile là où ils sont et se réunissent entre eux pour vivre de l'Évangile. Cela aura un effet de désinstitutionalisation qui permettra à l'institution de se repositionner autrement. (...) Mais cette liberté, c'est au chrétiens de la prendre pour une large part. Le droit canon lui a d'ailleurs donné une certaine base juridique en reconnaissant les associations de laïcs. mais il n'est pas besoin de se couvrir d'une forme canonique pour se mettre en route"

(extraits de la page 238)