“50/50″ pourrait être le pendant américain et indé de “Intouchables”. Non pas parce qu’il suit le quotidien d’un tétraplégique de longue date et les déboires, parfois drôles, que cela implique avec son assistant débutant. Mais parce que ce film, qui traite de la maladie et plus précisément du cancer, raconte la tombée dans l’inconnu d’un homme qui, à priori, n’avait rien a se reprocher :
“That…that doesn’t make any sense. I mean, I don’t smoke, I don’t drink, I..recycle”.
Ici, pas de questions existentielles ni de prières pathétiques. Juste un film qui fait face à la maladie comme n’importe quel homme ordinaire aurait eu affaire avec. C’est à dire avec une vie qui lui est propre : une mère poule, un père qui commence à l’oublier à cause de la maladie d’Alzheimer, un pote un peu lourd sur les bord et une copine qui réalise trop bien ce qui lui arrive, le délaissant petit à petit.
Et Seth Rogen aurait pu être là principale faiblesse de cette production indépendante qui se veut être l’antagonisme du pleurnichard “Love et autres drogues”. N’en déplaisent à ceux qui parfois détestent l’humour lourdingue américain (“Crazy Stupid Love” ayant enfin réussi à donner une touche d’optimisme à ce niveau), le personnage de Seth Rogen, essayant maladroitement de dédramatiser la situation, sied à la perfection à cette tragi-comédie.
Du côté de Joseph Gordon-Levitt, devenu populaire grâce à “500 days with summer” et “Inception”, le voilà en première ligne. A se raser les cheveux, à marcher nonchalamment dans les rues avec un chien en fin de vie et une copine en fin de relation. Il ne dit rien, encaisse, sourit parfois et n’en fait jamais trop. On pourrait s’ennuyer de l’apathie d’un personnage face à la mort, un personnage aussi défaitiste en apparence qui rassure sa mère, tout en ne donnant aucune caution au travail de sa psychanalyste.
Et c’est là que le génie du scénario a été d’équilibrer aussi bien les personnages, entre un Gordon-Levitt vite fatigué de tout et un Seth Rogen qui n’en finit pas d’essayer honteusement de draguer la prochaine venue en se servant du cancer de son meilleur ami. C’est ainsi que le rééquilibrage peut se faire à la fin du film, entre émotion et retour soudain d’une vie qui ne tient qu’à un fil. Et on découvre alors une autre facette de chaque personnage, comme si le réalisateur Johnatan Levine nous avait lancé sur de fausses pistes pour mieux nous surprendre une fois la production touchant à sa fin.
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