L’Outsider n’a pas choisi son nom par hasard. Amoureux des escapades en solitaire, c’est loin des projecteurs, sur des murs vierges de tout passage, qu’il affectionne poser sa griffe. D’une formation qui le conduit très tôt vers le travail de matières, ses oeuvres murales surprennent par leur faciliter à se fondre au paysage, transcendant ainsi ses typographies en véritable tatouages sur textures.
Nourrit par de nombreux voyages qu’il documente, L’Outsider expérimente et se joue des codes. Sous ses doigts habilles les lettres dansent et se transforment, nous dévoilant ainsi son monde intérieur balancé entre sa passion pour l’alphabet, et son obsession pour l’équilibre.
Rencontre avec L’outsider en marge de son exposition au Bunker en septembre dernier,
Salut L’outsider, petite question récurrente pour commencer : quelle heure est-il, et où es-tu alors que tu réponds à notre interview ?
Bonsoir, il est 23h12 et je suis dans mon appartement !
Peux-tu rapidement nous présenter ton parcours ?
J’ai commencé à dessiner en 2002 avec un pote de l’époque qui graffait pas mal. J’ai ensuite erré entre différents styles… Et pas toujours de bons goûts ! C’est lors de arrivée sur Paris que j’ai commencé à travailler des lettres plus classiques parisiennes, plus basiques, et avec le recul ça a été très bénéfique pour moi, comme un apprentissage.
Depuis quelques années j’en ai eu marre d’essayé d’arriver à la cheville de Skeme, je travail donc sur d’autres projets plus personnels. Ce que j’aime avant tout c’est travailler par thèmes et séries déclinables sur quelques pièces, un peu dans l’esprit d’un album audio.
J’embraye directement sur ton alias, L’outsider… Qui reste assez surprenant, d’où vient-il ? As-tu eu d’autre blaze auparavant ?
J’ai eu d’autres pseudos dont Yaner pendant quelques années, les autres, plus anciens je ne te les dis pas ils sont trop naïfs et honteux ! Sinon l’outsider, je ne sais plus exactement… Je recherchais un pseudo avec une apostrophe et j’ai entendu à la télévision que : « les Francais étais bon dans le rôle de l’outsider » !
Ton travail au spray en terrain surprend, car contrairement à la majorité des graffeurs, tes pièces sont souvent seules, comme perdu dans des espaces vierges. Es-tu vraiment solitaire à ce point là ? Est-ce une volonté de rester à l’écart du milieu graffiti ?
Je préfère peindre seul car je me sens plus à l’aise. Cela me permet de tenter mes idées directement sur mur… Ce qui ne fonctionne pas toujours ! Et puis, la plupart de mes potes ne captent pas le délire des spots vierges, ils ruinent tout de geutas et ça ne ressemble plus à rien!
Sinon j’ai pas de volonté particulière d’être à l’écart du mouvement graffiti, même s’il y a des discours et des attitudes qui me gonflent !
D’ailleurs peindre en solitaire c’est pas toujours pratique, j’imagine que ça a dû t’apporter quelques charmantes histoires, non ?
Pas spécialement, même si c’est vrai, qu’il t’arrive toujours de petits trucs ! Comme par exemple à la Réunion sur un terrain qui servait d’entrainement à des militaires qui ont débarqué à quarante derrière moi pendant que je peignais. Coïncidence, je faisais un motif camouflage… Du coup ils ont aimé et m’ont demandé de faire le logo de leur unité avec des impacts de balles tout autour, avant de tous poser un à un devant avec leur kalash d’entraînement !
Tu as récemment participé à notre série d’expos éphémères, Inside the office avec un thème qui en a surpris plus d’un, le metro parisien. Peux-tu nous éclairer sur ce choix ?
J’ai toujours aimé les affiches de propagande politique, et la manière qu’elles ont de faire passer une idée par un visuel, le plus efficacement possible. Pour ce qui est du métro j’ai cherché une idée forte en parallèle avec le graffiti… Le métro m’a donc parut le support le plus pertinent.
Illustration exclusive pour Jekyllethyde.fr
Parle-nous de l’illustration que tu nous as faite, sur le thème Jekyll et Hyde ?
Pour celle là il me fallait une idée en lien avec la schizophrénie dont souffre le Dr Jekyll… Et vu que je bosse sur les onomatopées en ce moment !
Vers quelle finalité tentes-tu de faire évoluer ton travail ?
J’ai pas de plan de carrière, surtout pas, je fonctionne simplement au plaisir. Tu sais j’ai un boulot à côté que j’aime tout autant et si demain ça me gonfle, je passe à autre chose.
Mais pour l’instant tout va bien, je tente certaines expériences, et je me laisse guider par mon feeling !
Quels sont d’ailleurs les artistes qui t’inspirent, te donnent envie d’aller plus loin ?
J’essaie de regarder le mininum de graffiti pour éviter au maximun le plagia. Après j’aime beaucoup le taf de oyer, raizin, djob, honet, poch, chaos, honda, lek, open close, taylor, hosé, na ,mx, xmen, x ray , cap crew…
Tu viens d’ailleurs d’être invité à une convention de graffiti à Barcelone, comment cela c’est il passé ? Le voyage reste une grande source d’inspiration pour toi ?
Inutile de te dire que le week end c’est très bien passer ! J’ai peint à côté de pas mal de filles, ce qui n’est pas dans mes habitudes parisiennes… mais qui a l’air assez fréquent en Espagne !
Toutes formes de voyages sont bénéfiques, faut en faire le maximum !
Mini interview « graffiti headz » (répondre en un seul mot – ce que cela t’inspire ( un blaze / un crew / ou tout ce qui peut tourner autour du graffiti)
Respect : NAV
Inspiration : NA MX de Bordeaux
Technique : Caps d’origine
Fou : Zeus
Metro : Fantasme
Rue : Oberkampf
Paris : 20ème
Province : Bretagne
Tag : Rap
Future : L’outsider junior
Video : Forrest gump !
Livre : ABCD Cap crew des tchèques
Comment décrirais-tu ton univers en un mot ?
Autiste
Comment définirais-tu la société actuelle en un mot ?
Mouai
Comment définirais-tu le milieu de l’art en un mot ?
Intéressé
Et enfin je te laisse le dernier mot pour la fin ?
Je bande !
Question bonus : Quelle question aurais-tu aimé que l’on te pose ?
Que penses-tu de la médiocrité de beaucoup de magazine graffiti français aujourd’hui ?
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble