A morning with Fyfe
Publié le 08 décembre 2011 par Fyfe
(la night, on n'y revient pas, c'est fait là et là et j'espère que ça ne sera pas à refaire *soupir*. Mais qu'est ce que je fous dans cette galèèèèreuh ??)(une pensée pour une certaine madrilène qui doit bien ricaner, là)Quelque part entre 5, 6 et 7 heures, le Crampon se réveille, plus ou moins calmement, plus ou moins paniqué à l'idée de ne pas savoir si son père est encore là. Car oui, le Crampon ne vit que pour son Pôpa, l'ingrat. Non pas que le dit Pôpa ne le mérite pas, loin s'en faut (pour tout dire, il est certainement meilleur père que je ne suis mère). Mais merde, je l'ai porté 9 mois dans la nausée et les remontées acides, expulsé en douceur par un endroit que je refuse toujours de trouver approprié (en termes de taille voyez vous), allaité pendant 5 mois jour, et, SURTOUT, nuit. Alors bon, même si je lui consacre moins de temps que son père, j'estime ne pas mériter toute la déception matinale de cet enfant quand il constate que passé 7 heures, il n'y a que moi.Bon, pour être honnête, une demi-moi.Une moi profondément endormie.Le Crampon est briefé : si maman n'est pas levée, ça veut dire qu'il est trop tôt, donc tu te rendors, ou alors tu allumes ta lumière et tu joues calmement et en silence. (d'aucuns verrons peut être dans cette technique éducationnelle un élément d'explication au fait que le Crampon préfère son pôpa. Soit. Mais avant 7h, le meilleur de moi-même et de mes capacités consiste à fermer la bouche pour ne pas baver sur mon oreiller).Le Crampon, chantonnant de bonne humeur, ou hurlant à la mort à la recherche de son père -ça dépend des jours- entreprend donc de démarrer sa journée "calmement et en silence", conformément aux consignes, mais oui bien sûr.Il commence par déménager sa commode à roulettes depuis la chambre jusqu'au milieu du salon. Puis il traîne une ou deux chaises de cuisine pour organiser une course.Il allume la chaîne hi-fi. De préférence sur une radio qui passe du Gilbert Montagné.Il prend son épée (=un pile de légos) et entreprend une croisade domestique. Il s'agit manifestement de pourfendre le pauvre chat.Ou de jeter l'épée au sol pour faire exploser des légos partout dans la maison. Yeaaaaah.Arrive le moment où le Crampon décide qu'il suffit. Il déboule alors dans la chambre, ouvre les volets électriques, et saute sur le lit pour un câlin (qui consiste principalement à prendre de l'élan pour se jeter de toute sa hauteur sur moi. Aïe).Ok, ok, levons nous, donc.Tu veux un bib', Crampon ?Ouiiiiii ! Un bibauchocolat !En mode automatique, lait, bib, micro-onde, 2 cuillères de cacao, quand retentit un NOOOOOOOON !!!Sursaut de terreur, qu'est ce qui se passe, Crampon ? VEUX PAS CETTE CUILLERE !!Gniii ?PAS CETTE CUILLERE, VEUX LA ROUGE !Non mais c'est trop tard, Crampon, j'ai mis le chocolat dedans déjà !NON NON NON !Le Crampon se saisit du bib et entreprend de répandre son contenu par terre, en signe de protestation, puis de me le jeter à la figure.Okéééé... C'est le moment de faire appel à toute sa réserve de patience, sa zenitude, sa capacité à respirer par le ventre et à lutter contre la hulkisation.S'en suivent alors 15 minutes d'âpres négociations à l'issue aussi incertaine que la sortie de crise européenne (sauf que chez nous le dialogue est franco-français plutôt que franco-allemand).Et puis, tout s'enchaîne :Pour s'habiller, le Crampon réclame "5 minutes maman, je joue" toutes les 5 minutes environ ;Il veut rester en chaussons et refuse de mettre ses chaussures ;Il enlève son manteau dès que j'ai le dos tourné ;Il veut marcher, puis monter dans la poussette, puis pousser la poussette, puis nettoyer le caniveau, puis faire coucou aux camions, puis frotter sa sucette sur les vitrines, puis rentrer à la maison.Qu'on ne vienne pas s'étonner que je sois soulagée de sortir de la crèche pour aller me reposer au bureau.(Crise des 2 ans, crise des 3 ans, ça s'arrête quand au juste ??)