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To be or not to be

Publié le 05 octobre 2011 par Fracturedenuit

Les déplacements me donnent le vertige. Mon insignifiance s’empare de moi.  Ailleurs personne ne se préoccupe de mon existence, comme moi-même j’ignore tout d’eux. J’aurais pu vivre là comme ne jamais y venir. Tout est le fruit du hasard. Et puis, je pourrais ne pas être que cela ne changerait rien. A la surface, effleure ce questionnement : et si je n’étais pas ?

Plus la distance est longue, plus la vitesse du déplacement est rapide, et plus mon âme patauge. De certains voyages, je ne me souviens que de ce doute existentiel, douloureusement intense, de cette trajectoire absurdement solitaire.

Avant, ça me prenait par surprise. Maintenant, j’anticipe davantage. Je transporte mes talismans personnels, la liste calligraphiée des coordonnées de mes proches, ma famille, du parfum, un dessin au henné sur ma peau, une croix huguenote. Tout ce qui lie et rappelle, oui, pour les tiens tu comptes. Oui, ils préfèrent de beaucoup que tu existes.

Je ne suis sans doute pas la seule à douter ainsi au fil des kilomètres. Sinon, pourquoi les touristes se préoccupent-ils tant du “bon accueil” des autochtones, pourquoi ces convictions sans nuance “ici, les gens sont sympas” /”ici, les gens savent vivre” etc. Comment se faire une opinion en deux semaines de vacances ? Ce n’est pas très crédible, mais ça évite sans doute de trop réfléchir à l’indifférence d’autrui. Et ma sœur, qui possède cette capacité rare d’entamer des conversations réelles avec des gens divers, vit ses voyages comme des rencontres avec des personnes singulières, sans conclusions abruptes.

Ouf, je suis de retour !



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