AVERTISSEMENT : Ce billet peut choquer les personnes catholiques ou croyantes en général. Tel n'est pas le but et je me fais fort d'être tolérante mais il s'avère qu'ayant été croyante et ne l'étant plus du tout, mes réactions peuvent ne pas plaire.
A l'entrée en CP, j'ai décidé d'inscrire P'tite Louloute dans une école privée.
Ce choix s'est imposé à moi pour deux raisons :
- tout d'abord, l'enseignementqui y est dispensé est extrêmement réputé,
- ensuite, parce que la famille de Monsieur Ex est catholique et que je ne suis pas sûre que, connaissant mon opinion sur la religion, ils n'auraient pas essayé de lui faire faire du catéchisme dans mon dos...
Il semblerait que cela convienne parfaitement à P'tite Louloute qui se déclare croyante et avec qui il nous arrive d'avoir des discussions philosophico-religieuses.
Nous parlons librement du fait de croire ou non, de croire en quoi ou en qui, des différences entre croyance et Eglise, etc.
Je n'ai jamais cherché à la convaincre et elle sait que je suis ouverte à la discussion mais qu'elle doit accepter de ne pas vouloir me convaincre.
Nous échangeons donc en toute quiétude.
L'an dernier, Monsieur Ex m'a demandé si je m'opposerais au fait que P'tite Louloute puisse faire sa communion. Ce à quoi, je lui ai répondu que je n'avais aucun pouvoir décisionnaire et qu'il appartenait à notre fille de faire ses choix spirituels et que je me contenterais de suivre.
Oui, mais il faut quand même qu'elle la fasse...
Je vous avoue que je n'ai pas vraiment été surprise de cette réaction mais bon, comme ça correspondait à ce que voulait P'tite Louloute...
Bref, il y a quelques jours, je reçois une " convocation" de l'école pour la première réunion de préparation à la communion.
Je dis bien " convocation" parce que les termes en étaient : " votre présence est indispensable".
Bon, alors, d'abord, hein, je suis ravie qu'il y ait plein de gens très bien qui puissent se libérer le mardi à 17h mais, personnellement, je travaille et je ne vous raconte pas la tête de Grand Manitou quand je lui ai montré le papier pour justifier mon départ...
Je reconnais que ce petit détail m'a sans doute légèrement agacée avant même de savoir de quoi il allait retourner...
Je vais clairement vous avouer que je pensais qu'il s'agissait d'une réunion pour nous expliquer comment la préparation des enfants allait se dérouler, ce que nous avions à fournir ou préparer et point barre.
En fait, ça a été un tout petit peu plus compliqué que ça...
On a commencé par nous donner un petit fascicule reprenant des textes saints, des définitions, des questions-réponses, des pistes de réflexion et d'action pour, nous, en tant que parents de futurs communiants.
Après tout, ça peut être une bonne idée...
Sauf qu'on nous a également annoncé clairement que ce n'est pas à utiliser si on veut mais qu'on DEVAIT le lire et s'en imprégner parce qu'on devra en rediscuter à la prochaine réunion (hein, quoi, quelle prochaine réunion ?).
Ensuite, le prêtre s'est levé et nous a fait un cours de catéchisme en bonne et due forme.
Il nous a demandé si nous allions à la messe tous les jours ou juste tous les dimanches... Mouahahahahah (manque de bol, visiblement, il n'y a eu que moi pour trouver l'idée saugrenue...) ! Parce qu'en priant comme Jésus nous l'a demandé lui-même, dans une église et sous la conduite d'un prêtre, la force de notre prière en sera décuplée (Aaaaah, Jésus était là au concile de Trente ? Wouaaaaaah...).
Ensuite, il nous a demandé si nous savions pourquoi Jésus était né dans une mangeoire. C'est parce que " Jésus se fait nourriture pour les hommes qui sont affamés de Dieu" et l'eucharistie n'est que le prolongement de cet instant puisque c'est " le mémorial de la passion du Christ", la transubstantiation...
Puis il nous a expliqué que " l'homme étant, par nature, incapable d'aimer, il a besoin du don d'amour de Dieu pour, à son tour, pouvoir aimer"...
Etc, etc
Ca a duré plus d'une heure donc, dans mon immense bonté, je vous épargne la suite mais, soyez rassurés, tout a été à l'avenant !
Et, donc, à ce stade-là, mon tensiomètre était à la limite de l'explosion nucléaire...
Non, parce que j'ai bien compris que ma fille faisait une démarche spirituelle et que, donc, je dois m'attendre à entendre des choses auxquelles je ne crois pas et qui vont, donc, me hérisser le poil mais je n'ai pas signé pour reprendre, moi, des cours de catéchisme. Qu'on m'explique comment cela va se passer pour elle, la démarche dans laquelle cet évènement s'inscrit, je veux bien mais je refuse qu'on essaye de m'embrigader !
Et, en plus, avec des énormités comme ça, franchement, ça me donne plus envie de hurler que de me convertir !
Heureusement (enfin, du moins, le croyais-je !), nous sommes ensuite passés à l'aspect pratico-pratique...
Six mercredis de préparation + une journée de retraite (six ??? Mais, bordel, ils font quoi une fois par semaine, en plus, au catéchisme ? Elle ne rentre pas au séminaire que je sache !).
Aucune absence tolérée (ça tombe bien, ma fille n'a pas de vie en dehors de la religion donc les cours de hautbois, de solfège, les devoirs, la natation, le judo, là, je ne vois même pas comment elle va pouvoir s'en sortir...).
Participation en famille à trois messes obligatoires, tel jour à tel endroit ('té, j'en attends un sur les dimanches matins en question !!!).
Présence des parents fortement souhaitée pour les mercredis de préparation des enfants afin de pouvoir, en petits groupes d'adultes, discuter de la communion, de notre capacité à accompagner nos enfants, de notre foi, le tout afin de se remettre à niveau et de se faire un nouveau coeur d'enfant pour accepter le don d'amour de Dieu (je sais que je fais tâche mais, et d'un, ma vie de femme et de mère ne se résume malheureusement pas à prier et à m'occuper de ma fille, je travaille ! et de deux, ce n'est toujours pas moi qui demande la communion, c'est une démarche personnelle de ma fille et si je peux la soutenir, l'aider, c'est avec plaisir mais je n'adhère pas à cette croyance, je n'ai pas à adhérer pour être une bonne mère et je n'en ai pas envie.)...
Essayer de faire nos prières ensemble et à haute voix pour libérer notre coeur et communier tous ensemble, en famille, au quotidien (là, ils ont vu la Vierge !).
Enfin, pour couronner le tout et en guise de conclusion, on nous a tous fait lever, faire le signe de croix, réciter le "je vous salue Marie", bénédiction du prêtre et " à la prochaine !".
Alors, je vais vous dire, ils me gonflent à un point que je ne saurais exprimer et pas seulement leurs simagrées mais leur manque d'ouverture d'esprit. Ils sont tellement enfermés qu'ils n'envisagent pas que d'autres puissent penser autrement et donc n'envisagent pas d'adopter une attitude plus ouverte.
Oui, j'ai inscrit ma fille dans une école catholique mais qui s'annonce elle-même comme ouverte à toutes les confessions. Oui, elle est croyante. Non, je ne le suis plus. C'est peut-être rare mais ça arrive et j'aimerais assez qu'on ne prenne pas pour une vérité absolue que je doive adhérer à tout cela...
Je crois faire preuve d'une ouverture d'esprit dont ces gens " si bien pensants" sont complètement incapables !
Et, au delà de ça, vous savez ce qui m'agace encore plus, c'est que Monsieur Ex, lui, qui veut que sa fille fasse sa communion, lui, il ne va rien gérer du tout ! Et, là, ça m'énerve ! Parce qu'il est facile d'imposer ses choix et de ne rien assumer... Je peux vous dire que, le connaissant, s'il était sur place et s'il devait gérer tout ce qui est inhérent à ce choix, je suis sûre qu'il ne serait plus aussi catégorique sur la nécessité de faire sa communion...
En tous cas, il a été clair : il trouve qu'ils exagèrent et ne fera donc aucun effort !
C'était tellement prévisible et c'est tellement facile...
A bientôt !
La Papote