Nous l’avions dit, dès le démarrage même de cette guerre scélérate, idiote et illégitime, contre le peuple libyen. Comme on dit en Afrique, la mort ne vient jamais de loin, elle est toujours proche de nous, au sein des amis, de la famille. A mots couverts, depuis l’Algérie, un ancien du CNT, a préféré fuir son pays, pour se réfugier en Algérie. Son témoignage est poignant, triste et fait froid dans le dos. Nous allons le nommer Ahmed.
Au téléphone, se confiant à un journaliste de MSNBC, en pleurs presque ou adoucissant sa voix, Ahmed a commencé par un cinglant: «Pourquoi ai-je été si stupide», se reprochant d’avoir rejoint les protestations contre le Gouvernement légitime de la Grande Jamahiriya arabe libyenne et socialiste. “Nous avons été aveuglés par une machine de propagande bien organisée, aveuglés par notre avidité et l’envie des voisins qui avaient un peu plus que nous, aveuglés par la conviction que la démocratie signifiait la liberté et la justice encore plus que ce que nous avions déjà. Nous avons été tellement endoctrinés par la propagande occidentale si bien que, ont a eu tendance à croire que l’identité européenne était quelque chose de spécial, quelque chose de privilégiée, quelque chose que nous voulions être. Comme si l’importation de l’échec du modèle économique et politique qui s’effondrait en Europe apporterait la liberté et la prospérité. Ce fut plutôt de l’auto-destruction stupide “, la mort des Africains.
Ahmed est un civil, déçu de la révolution et du CNT. L’un des premiers civils à prendre les armes contre le gouvernement de la Libye. Il regrette aujourd’hui les violences, accuse même. Pour lui, ce soi-disant printemps a tourné à la violence. Il pleure ces milliers de Libyens noirs et les travailleurs migrants qui ont été tués pour rien, les femmes décapitées pour avoir refusé de céder sous la menace des fanatiques religieux. Il culpabilise aujourd’hui avec les nouveaux bébés qui naissent en Libye. Le contre coup des bombes fait que, dans les régions fortement bombardés, les femmes accouchent des petits monstres, sans bras, pieds, ou avec des malformations congénitales inexplicables. Merci qui ? L’OTAN et tous ces pays membres, non ? Ah, l’uranium appauvri ! - Le pauvre Ahmed admet donc que tout va mal. Il n’y a plus de remèdes dans les hôpitaux. Il n’y a pas d’argent pour payer les fonctionnaires. Les jeunes sont armés et font la loi. Le trafic de drogue a explosé. “Il n’y avait pas tout ça sous Kadhafi” conclut-il. - Une vraie bande de zozos ! Justice sera rendue un jour à Mouammar Kadhafi. -