Un flic dit-on t'a balancé un jour des coups de pieds, depuis, tu gueules après eux dans les rues d'Athènes, Loukanikos, tu mords pas mais tu gueules, tu gueules jusqu'à plus soif. Tu gueules....
T'apparais dans toutes les manifs, à chaque fois t'es en première ligne et tu gueules après les flics. C'est une histoire vraie, c'est une histoire de la tragédie grecque actuelle.
Le temps des chiens - des cyniques - est revenu en Grèce. Centaines de milliers de "Diogène" en puissance dans les rues d'Athènes, du Pirée, de Thessalonique et d'ailleurs, femmes et hommes grecs qui cherchent de vrais hommes politiques en face d'eux. Qui gueulent comme des chiens, qui disent comme l'antique qui avançait en plein midi une lampe allumée à la main, qu'ils ne trouvent personne.
Qu'ils ne voient personne. Qu'ils ne voient pas "d'homme" dans les palais gouvernementaux, dans les grandes directions bancaires, dans les bureaux des décideurs de l'économie mondiale et ils gueulent comme des chiens les grecs et les chiens - milliers de chiens errants grecs car les refuge SPA ferment les uns après les autres et ne peuvent plus accueillir les animaux - les chiens gueulent aussi.
Les gens crèvent en Grèce, les animaux aussi. Un chien redresse le défi insensé de vivre. Un chien qui n'appartient à personne gueule. Loukanikos gueule à chaque manif.