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Rien ne trouve grâce sous les colères du ciel
*
Dans la nuit brisée d’éclairs
Tu tendais ton visage à la violence des pluies
Lèvres ardentes et sommeil arrêté
Tu buvais à pleine gorge les éléments en furie
*
Ici s’étaient arrêtés les mots
Dans la boue d’un temps délirant
Panne de secteur sur le vocabulaire
Le jour s’écoulait en longues traînées de feuilles
Branches brisées sur la page des rues
Le torrent emportait les derniers rêves
*
Si longue attente qu’heures égrènent
En vaines rencontres espérées
Puis déçues
Si beau ton visage sous ces larmes
Cœur ardent à boire ton rimmel
En sceau de tendresse infinie
*
Avez-vous entendu le silence qui précédait
Celui-là accompagnait le pas des protestataires
Tandis qu’à deux autres les vingt tuaient le monde
Mais rien ne transpire sinon leurs affreux visages
Le reste passera comme tant aux oubliettes de l’histoire
Seule domine toujours la statue des commandeurs
Ils mettent mains dans la poche des autres
Pour en cacher le sang
Manosque, 5 novembre 2011
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