Je clos avec ce post la série sur le jeune chômeur qui n’a aucune expérience professionnelle et qui veut se donner des chances de se faire un avenir professionnel intéressant. Ce dernier article va surtout se concentrer sur l’argumentaire principal que les jeunes développent même après avoir lu les deux premiers articles : “Ici dehors, tout est favoritisme. Rien n’arrive au hasard. Soit on a quelqu’un quelque part, soit on est dans une secte, soit il y’a toujours quelque chose.” Nous allons voir que ceci est vrai…surtout quand on ne fait pas ce qui doit se faire comme ca doit se faire.
Primo, commençons par dire que personne ne nait vraiment avec tout dans la vie. Et que les gens fortunés ont toujours été une minorité absolue dans le monde. En d’autres termes, toutes ces personnes que vous voyez autour de vous avec un bon boulot…ont presque toutes été des chômeurs sans aucune expérience professionnelle. Il ne faut donc pas penser que l’on vit une expérience unique, organisée pour que l’on ne s’en sorte pas.
Secundo, il ne faut pas penser que l’on maitrise tous les dessous de la vie des gens autour de nous. Les réponses bien tancées, qui fustigent le monde et nous rendent innocents de notre situation sont de beaux oreillers pour calmer souvent le fait que nous avons mal fait ce que nous devions faire. Le monde est injuste, c’est vrai. Mais le monde n’est pas peuplé d’extraterrestres…Notre propre responsabilité est souvent un enjeu crucial…Il faut donc bien la tenir pour qu’elle nous conduise sur des chemins meilleurs.
Voici deux considérations pratiques qui peuvent aider :
Prendre en compte la réalité du monde dans nos démarches : bien gérer le relationnel
Etre un jeune chômeur, ou une personne avec une faible expérience professionnelle et se faire une place de choix, demande beaucoup de réalisme. De toutes les façons, le réalisme finit par arriver soit quand on a trouvé quelque chose, soit quand on est vraiment enfoncé dans le trou. Mais pouvoir en avoir un tout petit peu peut être d’une grande aide.
- Faire tourner les relations autour de soi : Etre réaliste veut dire savoir prendre en compte ce que l’on a sous la main. Pour les démarches de stages, de bénévolat ou de volontariat, n’hésitez pas à faire jouer ce que vous pouvez avoir autour de vous. Mais faites le bien. Il ne faut pas s’attendre forcément à ce que votre oncle qui travaille aux Nations Unies vous apporte le soir à la maison comme cadeau de tonton, un stage dans sa boite. Cependant, il peut vous aider. Il peut vous donner des conseils sur d’autres structures ou d’autres pistes. En réalité, tout le monde a des relations. La difficulté ne vient pas de ce qu’on en a pas. Elle vient très souvent de ce qu’on a fixé soi même les règles de jeu (les attentes) vis à vis de ces relations et que l’on est déçu de ce qu’elles n’aient rien fait. On a alors l’impression que si les autres ont eu une chance, c’est parce que les relations ont comblé les attentes. Les relations sont une richesse pour ouvrir des idées, des opportunités, de nouvelles relations…Pas pour nous servir des solutions clés en main. N’imaginez pas ce que les relations peuvent faire pour vous et que vous allez attendre tranquillement. Imaginez des moyens de demander des choses plus concrètes, plus simples, mais plus décisives : Un conseil, une orientation, une nouvelle relation. C’est avec cela que vous ferez vous-même la différence.
- Savoir se faire petit. Une autre immense difficulté des jeunes chômeurs au niveau des relations est l’orgueil inutile. chacun a quelque part une relation. Mais que de fois n ‘ai je pas vu des jeunes dire “je n’irais pas rencontrer un tel, il ne faut pas qu’il pense que j’ai besoin de lui”. Il vous faut être capable de rencontrer tout ce qui peut vous aider en faisant fi souvent des préjugés et de l’égo. Bien évidemment, il faut toujours savoir être prudent. Mais qui ne risque rien, n’a rien. Oubliez les conflits inutiles pour une petite amie, pour un plat de nourriture refusé…bref, les égos qui naissent autour de détails parfois qui ne vous concernent même pas. “L’oncle orgueilleux”, “l’ami qui croit qu’il est devenu quelque chose parce qu’il a de l’argent”, “le frère qui imagine que vous allez venir le supplier”…prenez le savoir de savoir ce que vous devez dépasser et prenez votre chance en main. Vous risquez être obligé sinon, de repartir voir ces personnes quand beaucoup de temps aura passé et que vous n’aurez plus les mêmes marges de manœuvre pour construire votre destin professionnel.
- Eviter les inconnus basiques : Prenez le temps de connaitre aussi les structures que vous voulez aborder…J’ai rencontré une fois quelqu’un qui déposait un dossier de stage dans une structure dont il ne connaissait même pas le nom ! Une telle légèreté est intolérable et traduit bien la vacuité de l’approche. Quand cela est possible, n’hésitez pas à appeler ou à rencontrer les gens de la boite pour vous informer sur eux. S’ils ont un site web, faites y un tour. Et si ce qu’ils font vous branche vraiment, pourquoi pas une lettre de félicitations, d’encouragement, d’admiration, ou de remerciement. On ne sait jamais ce qui peut jouer en votre faveur (bien évidemment, faites le bien pour que ca ne joue pas en votre défaveur).
Toujours intégrer les aspects qualité / quantité
Pour ce qui concerne la qualité, prenez toujours le temps de bien revoir tout ce que vous faites. Relisez vos correspondances, vos CV. Donnez leur un air attrayant sans trop en faire. Lorsque vous devez rencontrer les gens, prenez le temps de vous préparer. De bien vous habiller…Même si c’est juste pour un poste de bénévole. une bonne impression peut souvent décider non seulement de votre acceptation, mais parfois même de votre avenir au sein de la structure.
Pour ce qui est des aspects quantité…une seule recommandation : Déposez toujours le maximum de dossiers, dans le maximum d’endroits différents.
Bonne chance.