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Réflexion du dimanche (prenez-en une graine et plantez-la dans votre tête)

Publié le 18 décembre 2011 par Paumadou

Suite à un échange sur Twitter avec Luc Prévost (aka  @autopublication - pas de site ou de blog mais ça viendra peut-être edit : il a un site : lucprevost.com) et qui portait sur cet article du Nouvel Obs

Voici l’échange :

Réflexion du dimanche (prenez-en une graine et plantez-la dans votre tête)

Je me suis dit que la plupart des discours qui allaient contre le numérique et annonçaient la catastrophe (ou que ça ne décolle pas, ou que c’est le papier qui est mieux, ou que le numérique tuait les libraires…) étaient lancés par des « journalistes » ou au moins des auteurs qui sont :

  1. Publiés dans des grandes maisons d’éditions (Gallimard en tête)
  2. Collaborateurs dans des grands journaux où d’autres collaborateurs sont publiés dans des grandes maisons d’éditions (copinage ? Naaan)
  3. « Journalistes » de ces quotidiens/hebdos/mensuels (car ils participent souvent et régulièrement à plusieurs parutions) sont plus reconnus comme « journalistes » que comme « auteurs » (à part Beigbeder qui hurle à la mort, mais c’est une exception)

On les accusera de copinage inévitablement (moi la première) parce qu’évidemment, ils reprennent les discours d’Antoine Gallimard (qui est président directeur général de toute la littérature française qui se respecte actuellement – comme les vieilles bourges un peu coincées) qui est très en retard sur la question numérique et utilise la lenteur et la pesanteur du système de l’édition française actuel pour ralentir la mutation qui est en train de se faire.

Pourquoi font-ils cela ? Je pourrais être sympa et dire que ces auteurs ont une vision tronquée, qu’ils ne comprennent pas internet et les nouvelles technologies (la plupart ont passé la soixantaine… à part Beigbeder), ils ne comprennent pas qu’on puisse bousculer la culture frâââânçézeux (avé l’accent de la Comédie Française). Ca serait jouer leur jeu idéologique qui consiste à dire que la littérature est au dessus de toute notion de commerce et que l’auteur ne publie que pour la gloire. Ben voyons.

Non, ils disent souvent cela parce qu’ils sont lucides : M.Gallimard (ou consort) a droit de vie ou de  mort sur mes écrits. Si je dis un mot de travers, il ne me publiera plus. C’est un caractériel, comme son grand-père. Par contre, si je l’encense, là, je peux peut-être lui refourguer mon roman pas super bien ficelé pour la rentrée prochaine et obtenir un petit à-valoir.

Si ces auteurs sont arrivés à ce degré de connexion (collaborateurs de journaux nationaux, des dizaines de publications dans des maisons d’éditions connues, critiques de livres obtenues plus facilement que pour des oeuvres d’auteurs quelconques), c’est qu’ils ont compris les engrenages du système : le copinage, le lèchage de botte, le béni-oui oui et le besoin que le système continue. Hé oui, parce que si, un jour, le système s’effondre et qu’on commence à reconnaître plus de talents à des auteurs inconnus, ils perdront leur crédibilité et donc leur revenus (ne parlons pas de leur petite gloire, pour être à ce niveau de connivences, il faut avoir un appétit d’ego particulièrement développé, c’est pourquoi vous ne m’y verrait jamais… en plus, je suis une femme, on ne me demanderait pas forcément de lécher des bottes)

Voilà donc ce que j’aimerai que vous méditiez quand vous lirez un article de journal (je ne parle pas des blogs personnels qui sont souvent du bavardage autour des grands thèmes lancés par les médias, mais des journaux comme Le Monde, Nouvel Obs, Marianne, Figaro, Libération, etc. n’importe quel journal dit National) regardez le nom de l’auteur de l’article et réfléchissez à ça :

  1. Ce « journaliste » est-il vraiment un journaliste ou un auteur qui écrit des chroniques ?
  2. Est-il édité par une grande maison d’éditions et quel est la position « numérique » de celle-ci ?
  3. Son discours va-t-il dans le sens de sa maison d’édition ou à l’opposé ? Et dans quelle mesure ?

Rien que ces questions essentielles pourraient vous faire voir certaines diatribes (ou éloges) sous un nouveau jour. Cessez de croire uniquement ce qu’on vous dit et réfléchissez au delà du texte !

En résumé, je mets la conclusion de Luc à notre discussion :

Réflexion du dimanche (prenez-en une graine et plantez-la dans votre tête)


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