Magazine Humeur

Cheveux courts, idées longues

Publié le 22 décembre 2011 par Secondflore

Ce que j’aime, chez mon coiffeur, c’est que quand il discute ce n’est pas avec moi mais avec ses copains qui ont l’air de passer la journée chez lui, comme au bled. En général la discussion est en arabe avec quelques mots de français mais hier, allez savoir, le français dominait. Un jeune gars que je n’avais jamais vu était assis près de l’entrée, dans le salon on comparait en riant les contrôles policiers du mois écoulé, on échangeait des tuyaux liés aux coutumes locales (les meilleurs magasins de vestes dans le coin, les soldes de janvier), on parlait du temps qui passe mais surtout du temps qu’il fait, ici et à la montagne. Parce que le jeune gars allait partir au ski pour la première fois, que c’était super mais qu’entre amis il pouvait bien leur dire qu’il avait un peu les chocottes. Puis tout le monde a parlé boutique, j’ai compris qu’il était apprenti dans un CFA en région et qu’il dormait là-bas, avec quinze autres jeunes (il l’a dit).
- Et ça va, c’est pas trop le bordel ? a demandé le coiffeur en chef.

Et déjà le coiffeur me présentait son miroir pour que je lui confirme que oui, derrière c’était très bien, kolo tamam, et c’était le moment de descendre du fauteuil. Hop hop hop, tondeuse ciseaux rasoir, quinze minutes. Des sourires une coupe parfaite les tempes désépaissies et le cerveau aéré, le tout pour 8 euros pourboire compris, j’ai pensé qu’il y a des gens qui vont chez Jean-Louis David et je les ai plaints.

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Et le soir aux Abbesses, au Tremplin Théâtre, Karim Tougui racontait Ma mère s’appelle Chantal. C’était intelligent, c’était malin, c’était bien joué, c’était drôle et ça vous ouvrait l’esprit, les clichés étaient restés à la porte, il n’y avait sur scène que du très singulier et du très universel. Le spectacle se prolonge en janvier, le mercredi soir.
Bienvenue dans le xviii.


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