Il y tant de lumières et pourtant je ne croise personne, ...
Publié le 23 décembre 2011 par M.
Il y tant de lumières et pourtant je ne croise personne, j'ai quitté la maison c'est comme vieillir, c'est comme être partie sans peau, sans os, je fume une clope en regardant passer le tram et je me sens un peu coupable, c'est un geste anodin de rébellion. Mon corps vaporeux s'enfonce entre les coussins du canapé. Les choses justes sont difficiles à formuler, tu es terrible et tu me manques. Je suis incapable de faire partie de cette foule. Je suis incapable de rentrer dans cette ville. Pourtant j'ai toujours aimé l'éclairage artificiel et j'en ai plein les yeux. Ça ne s'accroche pas. Trois attractions bien précises et très différentes retiennent mes entrailles à cinq cent kilomètres. Je dors longtemps et je marche loin pour épuiser cette tension mais elle est trop profonde. Noël m'arrache à ce moment précieux, j'aurais peut être du rater ce bus, me rendormir contre l'homme triste, franchir le maigre espace entre les deux portes, me jeter à corps perdu. J'aurais peut être du suivre mes envies discontinues d'électrochocs et de déraison. Je suis à peine devenue cette créature viscéralement vivante que déjà, la moindre absence m'entraîne aux rives de l'implosion. C'est risible. C'est génial. Plus que quatre jours. Bam.