Les faits que je m’en vais vous conter remontent à ces temps post-messsianiques, où l’hexagone tremblait sous les sermons vitriolés de l’Oncle Sam et des inquisiteurs des agences de notation….
On avait bien tenté d’expliquer au bon peuple, avec moult pédagogie, que ces crétins se plantaient une fois sur deux dans leurs sentences et que les U.S.A. continuaient à emprunter à des taux défiant toute concurrence sur tous les marchés de la planète malgré leur triple Mac, avec ketchup, coulis de framboise et harissa : rien n’y fit.
Et voilà-t-y pas que, se piquant au jeu, après avoir dégradé tout ce qui leur tombait sous la main : assurances, banques, communes, régions, villes, les maîtres-chanteurs voulurent étendre davantage leur champ d’investigation.
Ayant confondu les séries de Bruckeimer avec un container de Budweiser, les yankees déclarèrent haut et fort :
» Que personne ne bouge, la Gaule est une scène de crime ».
Ils lâchèrent leur venin sur les Trois Mousquetaires, ignorant que, malgré d’Artagnan, Athos, Porthos, et Aramis ne formaient qu’un trio. VGE, immortel estampié « Président, on ne plaisante jamais avec le plaisir » sortant quelque peu larmoyant, des brumes soufrées de Vulcania, se précipita au devant de la presse : » Que l’on massacre ainsi notre litterature, croyez moi mes amis, ça me fait quelque chose ».
Puis vinrent les Trois Suisses, les Trois Baudets, les Trois Glorieuses, les Trois Grâces et le dernier étage de la Tour Eiffel.
La France perdit même sa Fraternité :
« Délestée de son argent passe encore mais de sa devise, c’est de la République Low coast !!!! » se serait écriée Marianne, en serrant sur son sein le PDG de Standard and Poors…
Mais que pouvions nous attendre de mieux de leur part ? Ils avaient eu raison de la Grèce, de sa culture, de sa langue et de tous ses esprits….les rudes et les doux.
Julia Chanel et Clara Morgane perdirent elles aussi leur triple-X….et le Sofitel de la rue Saint-Denis son triple Q.
Je vous ne le répèterai jamais assez : » Hey ! what did you expect ? «
Pourtant les as de la correction se sentaient frustrés : la Hongrie, l’Albanie, les Fidji, tout cela c’est du menu fretin. Il nous faut, pensaient-ils une cible digne de nous.
Quelques mois plus tard le nonce apostolique à Washington reçut un mysterieux émissaire. Le prélat, prit les devants en ces termes :
- Le Saint-Siège refusera d’apporter sa caution à Mattel tant que Barbie et Ken ne seront pas officiellement mariés selon les lois de notre Sainte-Mère l’Eglise ( à 48 km d’Omaha Beach)
- Pardonnez-moi Votre Emminence, il y a méprise…moi je viens pour la note..Les agences vont vous dégrader….euh…pour ce qui est de Ken et Barbie, laissez tomber, ils font Pessah à Las Vegas, entre deux parties de poker.
- Vous aller outrager la Basilique Saint-Pierre de Rome, mon fils ? Ce n’est pas serieux !
Bon, je vous l’accorde, je pousse, certes, le bouchon un peu loin. En revanche, la question que je veux poser est celle-ci : jusqu’où les laissera-t-on aller ?
Les experts me répondront que les agences ne sont que des voyants lumineux témoins d’une situation qui se dégrade : elles clignotent dans les cas d’urgence.
Mais comme je suis naif, je forme le voeu qu’un jour, quelqu’un ou quelqu’une, se lèvera pour poser un silence pesant sur leurs partitions, et que résonnent leurs derniers soupirs.