[Click here and read down the page for ENGLISH]Ca faisait plus d’une heure que Paul Huchon faisait le pied de grue devant les portes closes du restaurant “Le thermidor”. Pas l’ombre d’un zest de vie à l’intérieur de ce fameux établissement de la place Voltaire. “Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?” pensa à haute voix Paul Huchon.“D’habitude, ça ouvre à 19h00 et vers 19h30 mon homard thermidor est fin prêt sur mon assiette. Et aujourd’hui, je me les gèle sur ce trottoir de merde… et en plus, voilà qu’il se remet à neiger ! C’est bien ma veine !”. Quelques minutes plus tard, M. Germain Foix, le sympathique propriétaire et maître queue du restaurant fit enfin son apparition. Essoufflé, il portait dans ses bras le corps ensanglanté de Marion, sa charmante épouse, qui venait tout juste de se faire écraser par le bus numéro 36 “Porte d’Orléans- Gare du Nord “. “Pas de bol”, dit Germain, “à quelques jours des fêtes de fin d’année, faut que cette cochonnerie me tombe sur le paletot !”
Puis, à l’aide d’une solide ficelle il installa son infortunée compagne sur le siège juste derrière la caisse enregistreuse du restaurant. “Ne vous inquiétez surtout pas, M. Paul Huchon, comme on dit : « malgré les travaux le spectacle continu » vous pouvez vous asseoir à votre table, votre homard, je m’en charge.”
Quarante cinq bonnes minutes après, alertés par une odeur âcre de brûlé, le client s’introduisit en cuisine et quelle ne fut pas sa stupeur de constater que Germain Foix avait mis fin à ses jours en introduisant sa tête dans le fourneau de la cuisine et ouvert tout grand les manettes de gaz (quel gâchis !).
Quant au homard, il gisait inconscient sur le sol, à moitié carbonisé. Ô douleur… Ô miséricorde. À la vue de l’animal incendié, le sang du pauvre Paul ne fit qu’un tour. Se saisissant d’un hachoir, il s’entailla profondément (sans hésiter ) les veines des poignets et quelques minutes plus tard, le malheureux gisait inconscient, ayant auparavant eu la force d’écrire sur le mur avec son sang: «Mon pauvre homard thermidor ! »Lorsque la police, alertée par le voisinage, fit son entrée dans le restaurant, elle découvrit trois cadavres dans la cuisine. Le troisième était celui de la femme du cuisinier qui avait, avant de trépasser, eu la force de se dégager de ses liens, rampé en cuisine et écrit sur le mur avec son sang : « Quelle journée de merde ! »
It was more than one hour now that he was bouncing from foot to foot in front of the closed doors of the restaurant “Le Thermidor”. Not a hint of life inside the famous establishment at “Place Voltaire”.
“What the hell is going on?” thought Paul Huchon out loud. Usually the restaurant opened at 7p.m. and at 7:30 my Lobster Thermidor is already on my plate. ”Today I’m freezing my balls off on the shitty sidewalk… and on top of that it’s starting to snow again! Just my luck!”
A few minutes later Mister Germain Foix, the congenial owner and maitre d’ of the restaurant finally appeared. He was out of breath and carrying the bloodied body of Marion, his charming wife, who was just hit by a bus: the #36 that goes from “Porte d’Orleans to Gare du Nord”.
“What luck” said Germain “just a few days before the Christmas holidays and this mess has to fall on my head.” With some solid twine, he comfortably installed his unfortunate companion on the chair behind the restaurant’s cash register.
“Whatever you do, please don’t give it another thought Mister Huchon. As they say: the show must go on! Seat yourself at your usual table and I’ll take care of your lobster myself.”
A good forty minutes later, aware of an acrid odor, the client entered the kitchen and was shocked to see that Germain Foix had put an end to his days by opening all the gas knobs and sticking his head in the oven (what a waste)!
As for the lobster it was lying unconscious on the floor, half burnt. Oh, what grief… what pain. The sight of the incinerated animal made his blood boil. Without hesitating he grabbed the cleaver and cut deeply into his wrists; a few minutes later the wretched Paul lay unconscious on the floor, before which he had the force to write on the wall, with his blood: “my poor lobster thermidor.”!
When the police, notified by the neighbors, entered the restaurant they discovered three bodies in the kitchen. The third one was the wife of the cook who, before she passed away, had the force to free herself of her bonds, crawl into the kitchen and with her blood, write on the wall: “what a bitch of a day!”