Récemment je suis allé voir un film. Je m’y attendais bien sûr. “Happy New Year”. Trois mots. Trois petits mots et, pourtant, quelque chose en moi a disparu après que je sois allé voir le film qui se cachait derrière ces trois petits mots. Un court instant, cette production m’a fait l’effet d’une mort. Celle de l’espoir dans le cinéma, dans le rêve américain, français ou même indien tant qu’on y est. Pour résumer, la mort de la vie.
Avec une brochette d’acteurs au firmament de leur talent, de Zac Efron à Robert de Niro en passant par Ashton Kutcher, il a fallu, aussi, que le scénario soit aussi plat qu’une planche à repasser : prenez le nouvel an; ajoutez-y la ville la plus exportable aux yeux du monde (en l’occurrence New York); saupoudrez de personnages et de situations niais; puis mélangez le tout en virant le metteur en scène, le directeur de la photo sans oublier le réalisateur. Au final, un beau merdier à l’image d’un JPEG moche qui n’atteint pas son but (celui d’attendrir) mais réussit tout de même à faire rire (au regard de son indigence de sentiments mal joués). Qu’y voit t-on?
- Robert de Niro qui a décidé de saccager la fin de sa carrière. Loin du Parrain ou des Incorruptibles, le rôle de Robert de Niro est à l’image de sa fin de vie ciné : dans un lit, à faire une tête entre “You Fuck My Wife” et “Mafia Blues” tout en toussant avec un œil sur deux qui brille (comprenez que le cachet devait être assez gros pour vouloir choisir une telle production).
- Zac Efron est aussi à l’image de sa carrière : il en fait trop. Là il ne danse pas, mais sa tête à claque est tellement à claque qu’on a envie de lui faire manger son vélo devant Michelle Pfeiffer.
- Tiens, Michelle Pfeiffer, parlons-en. Elle aussi une gloire du cinéma américain, plantée dans “Happy New Year” option balais dans les fesses. Sauf que ça ne lui va pas, loin de là. Découvrant la vie à 60 ans comme on découvre les M&M’s à douze, la voilà transportée dans les rues de New York par son nouvel ami Zac. On aurait préféré espéré qu’un camion passe par là. Dommage, pas assez de budget cascade.
- Quant aux autres, ils continuent de rayonner : Ashton Kutcher a toujours 22 ans et est toujours attardé mental en mode jogging de Los Angeles. Jessica Biel est exaspérante en femme enceinte, Sarah Jessica Parker en maman poule et Katherine Heigl (Grey’s ANATEUBIES) est à se pendre dans le genre “j’ai 30 ans je vais squatter tous les rôles niais de la terre”
Après avoir écrit ces lignes, je viens de comprendre l’effet cathartique que peut avoir l’écriture sur l’être humain : un immense plaisir. Mais au-delà de “Happy New Year”, 2011 fut aussi une année chargée en navets de toutes formes. Voici un petit top onze que je me suis fais un plaisir de concocter :
- Largo Winch 2 : déjà que le premier sentait le souffre, le deux sent la fin. Cette fois-ci, Largo Winch décide de faire de son entreprise familiale une fondation humanitaire. Bien sûr.
- Sex Friends : deux amis s’en vont faire un plan cul puis deviennent amoureux. Voilà, j’adore spoiler.
- Numéro 4 : lui, il est numéro complémentaire sur la liste des types-qui-ont-des-pouvoirs-et-qui-vont-mourir. Mais il est blond donc il va tous les buter. Pas con.
- Transformers 3 : 10 milliards et 300 millions d’euros dans les effets spéciaux, rien dans le casting. Fichtre, y a comme anguille sous pull.
- Cowboys & Envahisseurs : le directeur d’Iron Man aux studios : “les mecs, je vais vous faire un putain de film : ce sera un mélange entre “E.T” et Sergio Leone sur une musique entre Ennio Morricone version Tarantino et Philip Glass qui lui même rencontre Hanz Zimmer”. Les studios ont dit “oui”, les spectateurs ont dit “non”.
- Shark 3D : après “Les Dents de la Mer” et “Piranha 3D”, voici “Shark 3D”, un condensé d’étudiants américains aussi cons que des requins perdus dans un lac.
- The Thing : comment reprendre le meilleur film de Carpenter et en faire une daube ? Il suffit juste de reprendre “The Thing” de Carpenter et d’en faire une daube. Précision : le faire en 2011.
- La Conquête : un rassemblement lourd de petites phrases inutiles. Mais connues de tous. Donc on fait un film. On prend Sarkozy. Cannes. Et paf, ça fait vendre.
- Twilight : Chapitre 4 – Révélation, 1ère partie : deux tiers des mariés divorcent. “Twilight” n’en a cure et fait un film juste sur le mariage et la lune de miel. Ça c’est une prise de risque. La seule du film.
- Apollo 18 : dans la droite lignée du “Projet Blair Witch”, voici qu’on aurait aussi retrouvé les cassettes d’Apollo 18. Ben voyons. La prochaine fois on aura droit à quoi ? Les cassettes VHS de la troisième guerre mondiale ?
- Votre Majesté : pour finir, deux acteurs hollywoodiens, Natalie Portman et James Franco, s’en vont à une soirée hollywoodienne. Ils se droguent. Le lendemain matin, ils se rendent compte qu’ils ont signé pour un navet médiéval. Son nom ? “Votre Majesté”.