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J’ai porté haut la couleur de nos étoiles
Juste pour qu’elles laissent tomber
En myriade de pluies
Quelques fragments d’espérance
*
Toujours nous retombons le nez dans le ruisseau
Juste avant de reprendre l’éternelle errance
Là-haut on vient nous parler
Dans une langue qui n’est pas la nôtre
Qu’avons-nous bien à faire
De votre crise et de vos avidités
Rien
Résolument
Révolutionnairement
Rien
*
Ce qui importe ici est de libérer mots
Que chacun en passant s’empare d’un fragment
Le pose sur le meuble de l’entrée
Là
Bien droit dans sa verticalité poétique
Nouveau temple ouvert à ceux qui vivent
Par respect pour ceux qui sont partis avant
Voyez ce flambeau que nous tenons
Que parfois nous lâchons sous les coups
Cette flamme qui vacille
Sous le fouet des bourreaux
Toujours il en est qui le raniment
Puis le passent au suivant qui lui-même s’écroule
Qu’un seul vienne à partir
Ne suffit pas à tarir le fleuve
Manosque, 9 novembre 2011
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