En un mot si vous ne connaissez pas Paul Kalkbrenner : révolution. Un type qui arrive et bouleverse tout sur son passage à travers des albums très mélodiques, bien loin d’une techno classique. Ici place aux sens, à la découverte. J’avais eu l’idée d’écrire sur toute sa carrière au départ mais l’idée étant trop grande, j’ai eu un peur de m’y lancer et puis j’ai trouvé qu’un concert pouvait être tout aussi intéressant. Je suis donc allé le voir. C’était le 3 décembre dernier au Zénith de Paris. Un Zénith plein à craquer.
Les portes se sont ouvertes à 18h et le concert a débuté à 19h avec des premières parties familiales :
- Simina Grigoriu (conjointe de Paul), porté principalement d’un mélange de techno et de house. Sans pour autant le transcender, elle parvient néanmoins à chauffer le Zénith. Élément marquant pour ma part, elle a quand même réussi à placer un sample de Claude François au milieu de son set sans pour autant paraître ridicule;
- vers 19h45 débarque Fritz Kalkbrenner (petit frère de Paul), le rythme change. Fritz c’est une version plus clubbing de son aîné. Même si encore une fois le registre se veut similaire, sa house teintée de soul par sa voix endiablée le démarque de son frère grâce à des titres comme “Amy was a player” , ‘‘Facing The Sun” ou encore ”Wes” dont la basse funky convainc les plus récalcitrant à se bouger.
20h50 signe le début l’entracte. Le public souffle un peu. Dix minutes plus tard et le concert de Paul Kalkbrenner peut enfin commencer. Les premières basses retentissent, le sol vibre, le jeux de lumières et images psychédéliques émanent des écrans, et les premières notes de Dockyard s’entament.
Par ce premier choix Paul Kalkbrenner annonce la couleur car Dockyard apparaît pour la première fois sur l’album “Self” (troisième album du Monsieur) paru en 2004 qui marqua le début d’une nouvelle ère plus mélodique de ce dernier. Ainsi Paul ne se contente pas de nous rejouer son dernier album “Icke Wieder” mais puise à travers les titres de ses anciens albums, ceux qui l’ont fait connaître.
Du haut de sa ”pyramide”, Paul est comme une sorte de gourou de l’apocalypse qui va s’abattre sur nous. La marche à suivre vers le paradis ou l’apocalypse, on ne sait plus trop, est longue mais, heureusement, Paul Kalkbrenner réapparaît toujours, nous invitant à prendre son Train.
Très vite ce dernier s’autorise un petit break pour saluer le public. L’apéritif était de qualité, place aux choses sérieuses. Le Zénith se transforme, devenant le laboratoire d’expérimentation pour un Paul Kalkbrenner irradiant de malice. En véritable diable, ce dernier se joue de nous spectateurs les transformant en de simples marionnettes, emmenées par “Azzure” ou “Jestruepp”.
Quand soudain tout s’arrête; Paul sort de scène. Je jette un coup d’œil rapide à mon portable : 22h15. Je n’y crois pas, c’est impossible. La frustration et la stupeur m’envahit, le Zénith gronde. Pourquoi faire ça alors que tout semblait si parfait ?
Le calme revient vite Paul faisant mine de se cacher et revient sur la pointe des pieds avec un… nouveau t-shirt. Oui oui, un nouveau t-shirt, vous avez bien lu. J’hallucine sur le moment que le mec se tape une pause pour changer de t-shirt, mais rétrospectivement, Paul Kalkbrenner se donne une image de mec “naturel”. Bref, on l’excuse aussi vite qu’il avait disparu tant ce qui nous est servi supplante tout ce qui était déjà excellent auparavant. L’appel de “Berlin” se fait ressentir aux travers des titres Atzepeng, Altes Kamuffel, Castenets, Square 1.
On a voyagé dans son Allemagne natale, place ensuite à l’exotisme, où s’entremêlent percussions dans Platscher et les saxophones de Kleines Bubu. Paul Kalkbrenner rappelle cependant qu’il possède des remix de grande qualité lorsque retentit ”I have to praise you like I should’,’ véritable incantation à la gloire de Fatboy Slim, très vite suivi par “La Mezcla” de Michel Cleis. De nouveau, Paul s’arrête pour un changement de t-shirt à la gloire de sa tournée ”Icke Wieder”. Il est déjà 23h et ce qui me semblait être un rappel va se transformer en un nouvel acte à ne plus finir où Paul Kalkbrenner témoigne de son génie avec Sky and Sand.
Il est 23h45 et je dois malheureusement quitter le Zénith pour choper un métro. Je quitte le concert qui continue et se clôturera quelques minutes plus tard par Aaron. Paul Kalkbrenner a donc crée son propre rêve : jouer sa propre musique. Bien lui en a pris de se passionner pour la musique électronique lors de la chute du Mur de Berlin 1989. Une chose est sur que vous aimiez ou non la techno, l’univers dans lequel vous amène Paul Kalkbrenner vous fera changer rapidement changer d’avis.