Je lis, en ce moment, « La foi au prix du doute » de Jacques ELLUL ( 1980)
Après cela, comment entendre encore les critiques anti-religieuses du type « Onfray » ? Comment justifier les « credo » intégristes… ?
Non pas « mes » questions, mais La question de Dieu :
« Tout au long, nous nous trouvons au contraire en présence du refus de Dieu de répondre. »
« Quand on veut le saisir, il déclare « Je suis qui je suis ».
Quand on veut le contraindre par des sacrifices, il déclare qu’il les déteste.
Quand on attend le Roi souverain Messie, il envoie un pauvre homme sans pouvoirs.
Et quand on veut le consulter sur sa volonté, il renvoie à une sorte de jeu de hasard ( Urim et Thummin )…
Non, Dieu n’explique pas et ne répond pas aux curiosités ou aux inquiétudes de l’homme. Et tout particulièrement, il faut rejeter avec la plus grande fermeté ces méchantes habitudes qui consistent à consulter la Bible pour y trouver une réponse aux banales questions de mon existence, et plus encore à l’ouvrir au hasard pour tomber sur un verset providentiel . … » , « et prier indéfiniment en espérant que Dieu va me donner une réponse tonnante pour me sortir de mes difficultés financières ou familiales, pour me faciliter la recherche d’un travail, pour résoudre mes problèmes … Dieu peut aussi le « faire « bien sûr, parce qu’il est Amour … mais ce faisant, nous avons manqué le centre de la Révélation biblique quand elle parle ( et non pas nos bavardages …) à notre foi en posant ses questions. Dieu ne nous apprendra ni l’histoire, ni la physique de nos origines, ni la génétique, ni la cosmologie. Il pose une question. Une série de questions, c’est à dire qu’il rend l’homme responsable ( obligé de répondre ) et le renvoie à sa liberté.
Jacques Ellul (1912 - 1994) est un professeur d'histoire du droit, théologien protestant et sociologue français.
Né à Bordeaux, docteur en droit en 1936, puis chargé de cours dans diverses universités françaises, il fut révoqué par le gouvernement de Vichy. Il devint alors agriculteur pour nourrir sa
famille. Il participa à la Résistance. A la libération, Ellul est nommé adjoint au maire de Bordeaux et devient professeur à la facuté de Droit de cette ville.
Jacques Ellul a d'abord été attiré par les thèses marxistes avant de devenir l'un des acteurs et des penseurs du christianisme. Ces nombreux écrits (plus d'une quarantaine de titres) ont eu un
grand retentissement, principalement aux Etats-Unis. Dans son ouvrage le plus important, Le système technicien, il a démontré que la technique constitue un système. Voilà pourquoi, aux États-Unis
notamment, où il est mieux connu que dans son propre pays, la France, Ellul est au centre du débat et de la réflexion sur la technique.