Léon Kengo Wa Dondo
L’opposition congolaise vient de se discréditer malheureusement, toute seule comme une grande. L’agression dont a été victime le président du Sénat, Leon Kengo Wa Dondo, deuxième personnalité du pays, samedi en fin d’après-midi à la Gare du nord, est une faute politique. Et ceci, d’autant plus que les meneurs de cette opposition parisienne à Kabila, sont connus en France. Je ne souhaite pas citer, ici, le nom de l’un d’eux, avec qui nous avons combattu les propos du grabataire Jean-Paul Guerlain. Explication.
Léon Kengo Wa Dondo, 76 ans, a certes servi de Premier commissaire d’Etat et/ou Premier ministre à plusieurs reprises sous Mobutu Sese Seko en ex Zaïre mais, les années Mobutu sont derrière les Congolais. Il faut savoir tourner la page, ne pas chercher à ré-écrire l’histoire, en triturant le trait. De son vrai nom Léon Lubicz, fils d’un juif polonais et d’une mère rwandaise (Tutsi), il lui a toujours été reproché de n’avoir pas une seule goutte de sang congolais coulant dans ses veines, mais pas comme métis. Passons.
Lorsque Joseph Kabila prend le pouvoir, contraignant Mobutu à l’exil, Kengo Wa Dondo se retire de la politique. Ce n’est qu’en 2006, qu’il est élu sénateur. Il apporte son soutien à Jean-Pierre Bemba, et se remet en selle donc, pour l’élection présidentielle. Son champion fut défait par le président Joseph Kabila. En mai 2007, Kengo Wa Dondo contre toute attente, est élu président du Sénat alors qu’il était candidat indépendant, battant Léonard She Okitundu, le candidat de la coalition majoritaire, l’Alliance de la Majorité Présidentielle, 55 voix contre 49. Et par conséquent, sa fonction comme 2e personnalité du pays, il ne la doit à personne, ni à Kabila ni à un quelconque parti. En plus, il a participé à la dernière élection présidentielle en faisant un piètre score: 4%.
Cet incident grave ne cache-t-il pas la vieille rivalité entre Etienne Tshisekedi et Kengo Wa Dondo qui avait atteint son point d’orgue en 1994 ? En effet, les deux hommes qui servaient Mobutu, visaient tous les deux la Primature. Le métis fut choisi. Vous suivez ? Les deux hommes ont donc travaillé pour Mobutu et, contrairement aux affirmations des adversaires de Kengo Wa Dondo, il ne travaille pas pour Kabila, mais gère une institution de la République. Donc, nuance. Mais, est-ce que le grand public le sait ? Il se peut que ses agresseurs ne maîtrisent pas très bien les subtilités du pouvoir, notamment le fonctionnement du Sénat…Pire, s’en prendre à un homme de cet âge, n’est pas très reluisant. Il a été roué de coups, traîné par terre, écrasé etc. Il a été conduit dans un hôpital, et eu la vie sauve, grâce à une intervention rapide de la police.